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Examen radiologique d’exploration de la cysticercose cérébrale (Parasitologie-mycologie – CHU Nice – P. Marty – CDRom ANOFEL).

Résumé : Ver Solitaire

  • Un étudiant américain présentait des migraines sévères, diagnostiquées plus tard comme étant causées par une larve de ver solitaire dans son cerveau.
  • Le parasite, Tænia solium, se transmet généralement par la consommation de viande de porc insuffisamment cuite.
  • La larve, appelée « cysticercus », peut se retrouver dans différentes parties du corps humain, y compris le cerveau.
  • Deux modes de transmission possibles sont l’ingestion de viande contaminée ou la consommation d’aliments souillés.
  • La cysticercose, traitable par des antiparasitaires, peut provoquer divers symptômes en fonction de la zone infectée.
  • La prévention implique des mesures d’hygiène de base lors de voyages dans des zones où la sécurité alimentaire peut être compromise.

Ver Solitaire : Étudiant Victime d’un Parasite Cérébral

Un étudiant américain se plaignant de migraines sévères a été diagnostiqué avec une larve de ver solitaire de 1,5 millimètre dans son cerveau après des examens approfondis, conduisant à une intervention chirurgicale. Le parasite, identifié comme un Tænia, se divise en deux types : le Tænia saginata, transmis par la consommation de viande de bœuf insuffisamment cuite, et le Tænia solium, transmis par la viande de porc.

Alors que le Tænia saginata adulte, mesurant entre 8 et 10 mètres, réside dans l’intestin sans développer de larve chez l’homme, le Tænia solium, plus petit (4 à 8 mètres), peut donner lieu à une forme larvaire qui peut parasiter le cerveau. Dans le cas de l’étudiant, la présence de la forme larvaire (cysticerque) suggère probablement une infection par la seconde espèce de ténia, nécessitant une exploration radiologique de la cysticercose cérébrale menée par le Parasitologie-mycologie au CHU Nice.

Une larve susceptible de se localiser dans l’ensemble du corps humain.

La larve du Taenia solium, appelée « cysticercus », a une taille comparable à un gros petit-pois lorsqu’elle est présente dans le cerveau. Le cas de l’Américain est qualifié de « cysticercose cérébrale » en raison de la localisation de l’infection parasitaire causée par la larve du Taenia solium, connue sous le nom de cysticercus cellulosae.

Dans son hôte, la taille de cette larve ne dépasse pas un centimètre et peut se retrouver dans diverses parties du corps humain, y compris sous la peau ou dans les muscles. Il est important de noter qu’il est peu probable que le jeune homme ait eu un vers adulte de 4 à 6 mètres de long parasitant son cerveau, étant donné la forme larvaire observée.

(Parasitologie-mycologie – CHU Nice – P. Marty – CDRom ANOFEL)

La larve du Tænia solium, appelée cysticerque, présente une morphologie de vésicule ovoïde et peut mesurer jusqu’à 15 mm de long pour 7 à 8 mm de large.

Deux scénarios possibles conduisant à la contraction de la « cysticercose ».

La larve, ou cysticerque, peut être contractée de deux manières :

1. Abriter un ver solitaire de l’espèce Tænia solium dans l’intestin.

Il est envisageable que le patient ait consommé de la viande de porc infestée par des cysticerques, insuffisamment cuite. À l’intérieur du cysticerque, la tête du futur Tænia adulte (Tænia solium) est présente. Après la digestion du cysticerque, la tête libérée s’attache à la paroi de l’intestin. Au fil de plusieurs mois, le ver se développe en formant de nombreux anneaux qui constituent le corps du Tænia adulte. À maturité, il peut mesurer entre 5 et 6 mètres et vivre jusqu’à 10 ans dans le corps humain.
Le Tænia est un parasite hermaphrodite. De nombreux œufs, appelés embryophores, se forment au niveau des anneaux terminaux et sont expulsés dans l’intestin. Certains peuvent traverser la paroi intestinale pour atteindre le sang et s’emboliser dans le cerveau.
À ce stade, l’œuf (ou embryophore) subit une transformation pour donner naissance à une larve (cysticerque) ressemblant à un kyste d’environ 1 centimètre de long. Les symptômes ressentis par le jeune homme, tels que des nausées et des maux de tête, étaient associés à cette localisation cérébrale, bien qu’il ne soit pas exclu que des vers adultes (Tænia) et d’autres larves puissent être présents dans son organisme.

2. Une alimentation présentant une hygiène douteuse.

La présence de ces œufs de Tænia, ou embryophores, a été constatée dans des aliments contaminés tels que l’eau ou des légumes mal lavés, principalement dans des régions où la cohabitation entre les porcs et les humains se fait dans des conditions d’hygiène médiocres. Les embryophores, provenant des excréments humains (donc de l’homme hébergeant le Tænia adulte), contaminent les crudités qui poussent au ras du sol ainsi que l’eau. Un individu, malheureusement exposé, pourrait ingérer ces embryophores sans s’en rendre compte, car leur taille est de quelques microns.
Une fois ingéré, l’œuf peut migrer vers n’importe quelle partie du corps, formant ensuite une larve. Cette forme de transmission est plus fréquente dans les régions où l’élevage artisanal des porcs en liberté est pratiqué.

Une infection traitable.

La cysticercose n’est pas systématiquement une infection grave. Dans de nombreux cas, elle peut être traitée avec des antiparasitaires, et une intervention chirurgicale n’est pas toujours indispensable, dépendant de l’accessibilité de la larve une fois localisée dans le cerveau.
Les symptômes peuvent varier, tels qu’une épilepsie isolée, une paralysie, ou des problèmes de motricité, en fonction de la zone où la larve s’est installée. Lorsque la maladie n’affecte pas le cerveau, elle est généralement indolore, se manifestant par exemple sous la forme de kystes sous-cutanés.

Quelques recommandations pour prévenir les complications.

Suite à cette infection, il est prévu que ce jeune homme ne présente aucune séquelle, mais cette expérience pourrait le rendre potentiellement plus vigilant. En effet, il est recommandé de suivre des mesures d’hygiène de base lors des déplacements dans des pays où le respect des normes d’hygiène alimentaire n’est pas toujours assuré.
Il est ainsi conseillé de toujours consommer de l’eau potable, d’éviter la consommation de fruits, de légumes crus, et de viande de porc insuffisamment cuite. Ces précautions s’appliquent également à la viande de bœuf, qui peut être la source du Taenia saginata (ou vers solitaire), une infection relativement répandue en France. De plus, il existe des Taenia provenant du poisson, et il est donc recommandé de les consommer de préférence bien cuits.
La prévention des maladies causées par des parasites revêt une importance primordiale. Elle englobe des pratiques d’hygiène domestique rigoureuses, telles que le nettoyage méticuleux des aliments, ainsi que le traitement régulier des membres de la famille et des animaux domestiques avec des vermifuges naturels.

Source:

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Un commentaire sur “Ver Solitaire : Étudiant Victime d’un Parasite Cérébral

  1. Gajac says:

    Ici à Madagascar, la neuro cysticercose est courante malheureusement (50 millions de personnes infestées dans le monde et 50 000 morts imputables directement) et des adultes se retrouvent à faire des crises d’épilepsie à partir parfois de trente, quarante ou cinquante ans. Les cysticerques dans le cerveau se « sèchent », se nécrosent, dégénèrent en quelques années, disons se calcifient et les conséquences dépendent bien sûr de l’emplacement où ils se trouvent. Pour la petite histoire, c’est la hyène qui jadis a transmis l’ancêtre du ténia solium à l’homme, puis l’homme se l’est refilé par anthropophagie et le porc domestiqué l’a ensuite hébergé … C’est d’Europe que le T solium a été introduit en Afrique et en Am du Sud (colonisation, esclavage). Bien entendu, la cysticercose est pratiquement absente en pays musulmans et juifs. Il faut savoir aussi que de nombreux porcs sains sont infectés … par l’homme ! et ses déjections contaminées, dans lesquelles le porc « fourrage ». Ici sur les Hauts Plateaux, jusqu’à 21% des porcs sont infestés de ténia et seulement moins de 10% sur les Côtes. Chez vous en Europe, elle est moins prévalente grâce à l’hygiène plus avancée, mais il faut tout de même faire attention car avec les voyages plus faciles, des gens contaminés ailleurs peuvent contaminer chez eux aussi.

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