Comme il a été souligné, le lavement moderne est aujourd’hui perçu comme une pratique d’urgence. Néanmoins, il connaît un regain d’intérêt en France, en Suisse, en Allemagne et au Canada, où il est encore pratiqué à des fins hygiéniques. Pour les adeptes de cette méthode, la fréquence des visites aux toilettes ne constitue pas le seul indicateur de la santé intestinale. Des facteurs tels que la couleur des selles ou la difficulté d’expulsion sont également considérés comme des indicateurs pertinents du niveau de toxines.

Le nettoyage intestinal implique l’introduction d’eau dans le rectum pour purifier l’ensemble du gros intestin. Le liquide suit le trajet du côlon descendant, puis du côlon transverse, avant de redescendre le long du côlon ascendant jusqu’à la valve iléo-caecale, à la jonction avec l’intestin grêle, qui reste inaccessible. L’objectif est de déloger les résidus de fibres, les cellules mortes, le mucus et les selles, parfois bloqués pendant de nombreuses années dans les plis et les villosités de la muqueuse. De nombreux individus, souvent inconscients de leur ballonnement permanent, peuvent ainsi évacuer une quantité importante de gaz.

Le processus capitalise sur le pouvoir conducteur de l’eau. Dans les cellules du côlon, l’eau contribue à augmenter la sécrétion d’électrolytes, des ions électriques responsables de la motilité intestinale. Notons que l’action des laxatifs repose sur une logique similaire, car en hydratant les selles, ils induisent une rétention d’eau dans le côlon, stimulant ainsi le mouvement des matières vers la sortie.

Lorsqu’elle est pratiquée de manière occasionnelle, en respectant des normes d’hygiène, cette méthode soutient l’activité normale du côlon et soulage les troubles fonctionnels tels que la constipation, les diarrhées et les ballonnements. Il est important de noter que le principe n’est pas contre-indiqué pour les personnes sujettes aux diarrhées, car un transit trop rapide est simplement le symptôme d’un excédent que l’organisme cherche à éliminer. Pour les partisans de l’irrigation, les bienfaits de cette pratique vont au-delà de ces aspects.