Résumé : Crise de gouttegoutte-pieds

  • La goutte est une maladie inflammatoire due à une accumulation de cristaux d’urate de sodium dans les articulations.
  • Symptômes : douleur aiguë, gonflement articulaire, sensibilité accrue, fièvre, nodules sous-cutanés.
  • Facteurs de risque : antécédents familiaux, âge, obésité, consommation d’alcool, certains médicaments.
  • Diagnostic : analyses sanguines et urinaires, examens cliniques.
  • Traitement des crises : anti-inflammatoires, colchicine, corticostéroïdes.
  • Prévention des récidives : médicaments bloquant la production d’acide urique ou améliorant son élimination.

Crise de goutte : 3 Médicaments et compréhension

Comprendre la Crise de Goutte

La goutte est une affection inflammatoire chronique, une forme complexe de l’arthrite, résultant d’un dysfonctionnement du métabolisme des purines. Dans cette condition, les individus atteints de goutte ont généralement un taux élevé d’acide urique dans le sang (hyperuricémie), ce qui conduit à l’accumulation de cristaux d’urate de sodium dans diverses parties du corps, en particulier dans les articulations (tels que les orteils, les talons, les chevilles, les genoux, les doigts et les poignets), les tissus mous (provoquant la formation de nodules appelés « tophi ») et les reins (causant la formation de calculs rénaux).

La goutte se caractérise par des crises aiguës d’inflammation, communément appelées crises de goutte, qui se manifestent par une douleur soudaine et intense, ainsi qu’un gonflement de l’articulation touchée. La zone la plus couramment affectée est le gros orteil, qui devient rouge et chaud lors d’une crise de goutte.

La pseudo-goutte, ou chondrocalcinose, est une maladie similaire à la goutte, bien qu’elle soit généralement moins douloureuse. Elle est provoquée par la présence de cristaux de pyrophosphate de calcium dans les articulations, y compris les ménisques. Bien que cette affection puisse toucher le gros orteil, elle est plus fréquemment observée dans les grandes articulations telles que le genou, le poignet ou la cheville. La pseudo-goutte peut endommager le cartilage, contribuant ainsi au développement de l’arthrose ou provoquant une inflammation articulaire.

Cette affection survient généralement après l’âge de 60 ans, affectant aussi bien les hommes que les femmes. Le traitement de la pseudo-goutte repose sur l’utilisation d’anti-inflammatoires, et dans les cas graves, la chirurgie peut être nécessaire.

Symptômes Courants de la Goutte

La maladie de la goutte se développe généralement après plusieurs années d’accumulation de cristaux d’acide urique dans les articulations et les tissus environnants. Elle se manifeste par une série de symptômes distincts, notamment :

  1. Douleur intense : La crise de goutte se caractérise par une douleur vive, une enflure, une chaleur et une sensibilité extrême dans une articulation. La zone la plus fréquemment touchée est l’articulation métatarso-phalangienne du gros orteil, bien que d’autres articulations telles que la cheville, le pied, le genou, le poignet, le coude ou les doigts de la main puissent également être concernées. La peau autour de l’articulation affectée devient rouge, violacée, tendue et brillante en raison de l’œdème.
  2. Perte de mobilité articulaire : L’articulation où les cristaux d’urate de sodium se sont accumulés présente généralement une réduction de la mobilité. Les mouvements de cette articulation deviennent limités, ce qui peut être particulièrement inconfortable.
  3. Douleur nocturne : La douleur de la goutte est souvent plus intense la nuit et peut être si insupportable qu’une simple pression d’un drap peut devenir douloureuse. La crise tend à se calmer au petit matin.
  4. Symptômes systémiques : Les patients atteints de goutte peuvent également présenter des symptômes systémiques tels que fièvre, frissons, sueurs et céphalées. Certains peuvent avoir de la fièvre et se sentir mal en général.
  5. Présence de tophi : Dans certains cas, des nodules (appelés tophi) de consistance molle ou dure, contenant des cristaux d’urate de sodium, peuvent se développer sous la peau. Ces tophi, indolores, sont visibles et peuvent apparaître d’abord dans certaines zones du corps telles que les coudes, les genoux, les mains, le pavillon de l’oreille ou le tendon d’Achille. Ils peuvent également s’enflammer.
  6. Durée des symptômes : Les symptômes de la crise de goutte durent généralement de 5 à 10 jours sans traitement, puis disparaissent progressivement au cours des jours suivants.
  7. Démangeaisons et desquamation : À la fin d’une crise de goutte, il peut y avoir des démangeaisons et une desquamation de la peau qui recouvre l’articulation affectée.
  8. Variabilité des symptômes : Les symptômes de la goutte peuvent varier d’un patient à l’autre. Chez les personnes âgées atteintes de goutte chronique, la douleur peut être moins intense et la maladie peut être confondue avec d’autres formes d’arthrite.
  9. Déformations articulaires : Dans le cas de goutte chronique, qui survient chez les personnes âgées, les articulations des pieds, des mains, des genoux et des chevilles peuvent finir par se déformer.

En effet, plusieurs facteurs de risque contribuent à l’hyperuricémie et au développement de la goutte :

  1. Antécédents familiaux : Environ 18% des personnes atteintes de goutte ont des antécédents familiaux de la maladie, ce qui suggère une composante génétique dans son développement.
  2. Sexe et âge : La goutte est plus fréquente chez les hommes que chez les femmes, avec une prévalence 10 fois plus élevée. Elle est également plus courante chez les adultes que chez les enfants.
  3. Conditions médicales : Plusieurs conditions médicales, notamment l’insuffisance rénale, le diabète, l’hypertension artérielle, l’hypothyroïdie, les troubles hématologiques, l’obésité, l’hypercholestérolémie, le psoriasis, une récente intervention chirurgicale, le jeûne ou la déshydratation, sont associées à un risque accru de goutte.
  4. Alimentation : La consommation excessive de boissons sucrées gazeuses et d’alcool, en particulier la bière riche en purines, peut augmenter la production d’acide urique dans le foie et réduire son élimination par les reins. En revanche, une consommation modérée de vin (un ou deux verres par jour) n’augmente généralement pas de manière significative le risque de goutte.
  5. Aliments riches en purines : La goutte peut être déclenchée ou aggravée par la consommation excessive d’aliments riches en purines, tels que les abats (foie, rognons, etc.), les anchois, les asperges, les champignons, les fruits de mer, le hareng, le porc et la sardine.
  6. Médicaments : Certains médicaments ont tendance à augmenter les taux d’acide urique dans le sang et à favoriser le déclenchement d’une crise de goutte. Parmi ces médicaments, on trouve les anticoagulants oraux, les corticoïdes, les diurétiques thiazidiques, la cyclosporine, la lévodopa, la vitamine B3 (niacine) et la vitamine B12 (cobalamine), la pénicilline, l’érythromycine, et l’aspirine lorsqu’elle est prise régulièrement.
  7. Déficit enzymatique et saturnisme : Dans des cas exceptionnels, un déficit enzymatique en hypoxanthine-guanine-phosphoribosyl transférase (HGPRT) et une exposition au plomb dans l’environnement (saturnisme) peuvent entraîner la manifestation de la goutte.

Diagnostiquer la Goutte : Examen et Éléments Clés

Pour faciliter le diagnostic de la goutte, plusieurs examens biologiques sont utilisés, notamment :

  1. Prise de sang : Le taux d’acide urique dans le sang, appelé uricémie, est mesuré. Les valeurs normales sont généralement inférieures à 77 mg par litre (460 micromoles par litre) chez les hommes et 60 mg par litre (360 micromoles par litre) chez les femmes. Cependant, il est important de noter qu’un taux élevé d’uricémie ne garantit pas nécessairement que le patient souffre de la goutte, et l’inverse est également vrai : certaines personnes peuvent présenter des symptômes de la goutte avec des taux d’uricémie normaux.
  2. Échantillon d’urine : La quantité d’acide urique dans les urines, appelée uraturie, peut être mesurée. Une hyperuraturie, avec une quantité d’acide urique excrétée supérieure à 600 mg par 24 heures (3600 micromoles par 24 heures), peut évoquer le diagnostic de la goutte.
  3. Ponction du liquide synovial : Lorsqu’une articulation est enflée pendant une crise de goutte, une ponction du liquide synovial peut être réalisée pour rechercher la présence de microcristaux d’acide urique en forme d’aiguilles. Dans certains cas, une biopsie d’un tophus sous-cutané (boule de tissu contenant des cristaux d’acide urique) peut également être effectuée pour confirmer le diagnostic de la goutte.

Le traitement de la goutte implique souvent l’utilisation de médicaments conventionnels pour gérer les crises de goutte et la goutte chronique. Le traitement de la goutte chronique est généralement continu et ne doit pas être interrompu.

Traitement de la Goutte : Médicaments pour les Crises Aiguës et la Prévention des Récidives

Le traitement médicamenteux de la goutte comprend plusieurs options, notamment :

  1. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) : Les AINS, tels que le kétoprofène (Bi-Profénid LP), le diclofénac (Voltarène), l’ibuprofène (Advil, Antarene), l’indométacine (Indocid), le naproxène (Apranax, Flaxan, Motrin, Naprosyn, Proxen), le piroxicam (Felden) et le tolmetin (Tolectin), sont prescrits pour réduire l’inflammation et la douleur pendant une crise de goutte. Votre médecin peut vous prescrire une dose plus élevée pour arrêter une crise aiguë, suivie d’une dose quotidienne plus faible pour prévenir de futures attaques.
  2. La colchicine : La colchicine, disponible sous des noms tels que Colcrys, Colchicine, et colchimax, est un médicament extrait de la plante Colchicum autumnale. Elle est efficace pour réduire la douleur de la goutte, en particulier lorsque le traitement est commencé peu de temps après l’apparition des symptômes. La colchicine peut également être utilisée en prévention des crises.
  3. Les corticostéroïdes : Les corticostéroïdes, comme la prednisone (Cortancyl, Solupred), peuvent contrôler l’inflammation et la douleur de la goutte. Ils peuvent être pris sous forme de comprimés ou administrés par injection dans l’articulation affectée. Les corticostéroïdes sont généralement réservés aux personnes qui ne peuvent pas prendre d’AINS ou de colchicine.

Prévention des Complications de la Goutte : Médicaments Indiqués

  1. Les médicaments qui entravent la production d’acide urique : Ces médicaments sont appelés inhibiteurs de la xanthine oxydase, et ils incluent l’allopurinol (commercialisé sous des noms tels qu’Allopur, Aloprim, Alpuric, Lopurin, Zyloric et Zyloprim) ainsi que le fébuxostat (commercialisé sous les noms Adenuric et Uloric). Ils sont prescrits dans le cadre d’une hyperuricémie chronique pour prévenir les crises de goutte et la formation de calculs rénaux.
  2. Les médicaments qui favorisent l’excrétion de l’acide urique : Ces médicaments, appelés uricosuriques, comprennent le probénécide (vendu sous les noms Benecid et Probalan) ainsi que le sulfinpyrazone (commercialisé sous le nom Anturane). Ils sont recommandés pour réduire les niveaux sanguins d’acide urique en augmentant son élimination par les reins.

Source :

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2 Commentaires sur “Crise de goutte : 3 Médicaments et compréhension

  1. Jacques dit:

    Lors de sévères crises de goutte au pied, le médicament le plus rapidement efficace sur moi dès la première prise le premier jour est « Ibuprofène 400 mg ». Ce médicament est en vente libre.
    Par expérience, la colchicine (Colchimax) ne fonctionne absolument pas sur moi.

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