18Résumé : Infection Urinaireinfection-urinaire

  • La vessie, située derrière le pubis, stocke et évacue l’urine, jouant un rôle essentiel dans la santé.
  • Les infections urinaires, plus fréquentes chez les femmes en raison du trajet court de l’urètre, se manifestent par des symptômes tels que des besoins pressants et des brûlures.
  • Boire beaucoup d’eau est un moyen de prévention des infections urinaires, car cela limite le temps laissé aux bactéries pour se développer dans la vessie.
  • La présence de sang dans l’urine peut être un signe de cancer de la vessie, nécessitant une consultation médicale et des examens appropriés.

Infection Urinaire : votre vessie vous parle…

Cette petite sphère, située derrière le pubis, joue un rôle crucial en stockant l’urine et en la libérant une fois pleine. Fondamentale pour la santé, la vessie est sujette aux infections.

Positionnée derrière le pubis, la vessie est une petite sphère avec deux fonctions principales : elle sert de réservoir à l’urine et assure son évacuation. Le processus débute avec la production d’urine dans les reins, où les déchets sanguins sont filtrés et mélangés à l’excès d’eau, comme l’explique le Dr Yannick Cerantola, urologue au Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV).

Les uretères, deux canaux connectés aux reins, transportent ensuite l’urine dans la vessie. Selon le spécialiste, l’urine est stockée dans la vessie jusqu’à ce qu’elle atteigne un volume suffisant, déclenchant ainsi le besoin d’uriner. En moyenne, ce seuil est d’environ 3 dl, bien que cela puisse varier considérablement d’une personne à l’autre. En cas de retenue, la vessie peut contenir jusqu’à 6 dl.

Les parois de la vessie sont composées de muscles lisses, contrôlés par le système nerveux mais non soumis à une action volontaire. À mesure que la vessie se remplit, ses parois se distendent, et des nerfs détectent ce changement, signalant au cerveau que la vessie est pleine. Lorsque le moment est opportun, le cerveau ordonne la miction : les muscles de la vessie se contractent, le sphincter qui régule la sortie se relâche, propulsant l’urine dans l’urètre. Il convient de noter que la longueur de l’urètre diffère significativement entre les femmes (2 à 3 centimètres) et les hommes (plus de 15 centimètres), ce dernier devant traverser toute la longueur du pénis.

La capacité moyenne d’une vessie chez l’adulte varie de 3 à 4 dl. En Europe et aux États-Unis, plus de 10% de la population présente une vessie hyperactive, se manifestant par un besoin fréquent d’uriner. Le Dr Cerantola explique qu’il s’agit d’une contraction de la vessie qui peut se produire sans que le moment soit propice ou qu’elle soit pleine. Cette condition, bien que gênante, est réversible et traitable, nécessitant une consultation médicale.

Par ailleurs, plus de 8% de la population souffre d’incontinence urinaire, caractérisée par une incapacité à retenir efficacement l’urine, en particulier lors d’efforts physiques ou de rires. En moyenne, les individus urinent entre 6 et 8 fois par jour et généralement 0 à 1 fois pendant la nuit, bien que ce nombre puisse être plus élevé en cas de problèmes cardiaques ou prostatiques.

Eau contre les infections : un remède efficace

Le trajet plus court de l’urètre chez les femmes explique en grande partie leur prédisposition accrue aux infections de la vessie. Les bactéries externes ont plus facilement accès à la vessie, d’autant plus que chez les femmes, l’anus et la sortie de l’urètre sont très proches, favorisant ainsi la contamination par des bactéries fécales telles qu’Escherichia coli. La flore vaginale peut également contribuer à ce risque. Afin d’éviter une telle transmission, il est recommandé aux femmes de s’essuyer de l’avant (urètre) vers l’arrière (anus) après être allées aux toilettes.

Les infections urinaires se manifestent de différentes manières, explique le Dr Cerantola : besoin urgent d’uriner, fréquence accrue par rapport à la normale, brûlures lors de la miction, modification de l’aspect et de l’odeur de l’urine, parfois présence de pus ou de sang. La présence de fièvre ou de sang dans les urines nécessite une consultation urgente pour vérifier toute infection rénale, une complication grave. Chez les hommes, les infections urinaires ne doivent jamais être négligées, et il est important de rechercher d’autres problèmes sous-jacents.

Le traitement habituel des infections urinaires consiste en des antibiotiques, souvent prescrits après des analyses d’urine pour adapter le traitement aux bactéries responsables et limiter le développement de bactéries résistantes. Cependant, la pratique systématique de la culture d’urine est discutée du point de vue de la santé publique, en raison de coûts et de bénéfices globalement mitigés dans une population saine.

Par ailleurs, la prévention des infections urinaires peut passer par une hydratation adéquate. Boire beaucoup d’eau permet de vider la vessie plus fréquemment, limitant ainsi le temps disponible aux bactéries pour se développer, comme l’explique l’urologue.

500 Décès Annuels en Suisse : Comprendre les Causes et les Risques

Une autre maladie pouvant affecter la vessie est le cancer, ce qui rend crucial de prendre au sérieux la présence de sang dans les urines, car cela peut être un signe de cette maladie. Bien que relativement rare (le cinquième cancer le plus fréquent chez les hommes en Suisse et le dixième chez les femmes), le cancer de la vessie est souvent mortel, causant environ 500 décès chaque année en Suisse.

En cas de saignement, une consultation auprès d’un urologue est fortement recommandée. Celui-ci peut réaliser, si nécessaire, une cystoscopie (introduction d’une petite caméra dans la vessie par les voies naturelles) et un scanner pour déterminer l’origine du saignement.

Le cancer de la vessie est insidieux car il présente peu de symptômes. Il se développe à l’intérieur de la vessie comme un petit arbuste, formant ce que l’on appelle un polype. Sa dangerosité augmente lorsque ses racines atteignent le muscle propre de la vessie. Le traitement dépend du stade de développement de la tumeur. Si le muscle n’est pas touché, une intervention chirurgicale pour retirer le polype peut suffire. En cas de cancer plus avancé, une ablation partielle ou totale de la vessie peut être nécessaire, parfois associée à une chimiothérapie et une radiothérapie.

Lorsqu’une ablation totale de la vessie est réalisée, l’urine est déviée des reins pour être reliée soit à une nouvelle vessie reconstruite à partir d’un segment d’intestin, soit à un tube intestinal en communication avec la peau, où une poche extérieure est fixée. En cas d’ablation partielle, une reconstruction chirurgicale de la vessie peut être réalisée à l’aide de tissus prélevés sur l’intestin. Cependant, ces tissus ne sont pas innervés, ce qui signifie que la vessie de substitution ne peut pas se vider naturellement. Il est nécessaire d’utiliser les muscles abdominaux et la respiration pour expulser l’urine.

Vrai/Faux : Mythes et Réalités sur la Santé de la Vessie

Il est plus sain d’uriner en position assise

Faux. Bien que certaines personnes puissent ressentir une différence de confort, aucune preuve n’a démontré un impact de la position de miction sur le risque d’infection urinaire ou les maladies de la prostate. Chez les hommes, le parcours du canal urinaire a la forme d’un siphon, et l’acte d’uriner en position assise pourrait permettre un meilleur vidage, mais cela n’a été scientifiquement prouvé.

Les femmes ont une plus petite vessie que les hommes

Faux. En général, les femmes ont une vessie de plus grande capacité que les hommes. La taille de la vessie est généralement proportionnelle à la taille corporelle et suit la croissance.

La vessie peut se vider complètement

Vrai. Les urologues pratiquent parfois un examen où ils font uriner les patients et mesurent, à l’aide d’une échographie, la quantité résiduelle d’urine dans la vessie. Dans une situation normale, cette quantité est nulle.

Les infections urinaires sont plus fréquentes à certaines périodes de la vie

Vrai. Les infections urinaires touchent principalement des personnes de moins de 30 ans ou des seniors. Chez les jeunes, le début de l’activité sexuelle peut être un facteur de risque. Chez les personnes âgées, en particulier les femmes, les modifications hormonales liées à l’âge peuvent rendre la flore vaginale plus sensible aux infections.

Si l’on a une petite vessie, on a souvent besoin d’uriner

Vrai et faux. La contenance de la vessie est un paramètre, mais ce n’est pas le seul. À capacité égale, la sensibilité au remplissage de la vessie peut varier d’une personne à l’autre.

Le jus de canneberge prévient les infections urinaires

Vrai. Les médecins prescrivent parfois du jus de canneberge ou des comprimés aux femmes, plus touchées que les hommes, qui souffrent d’infections urinaires à répétition. Cependant, ce traitement préventif n’est généralement pas recommandé lorsque l’infection est déjà déclarée.18

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