D’après les lois de la justice divine, chaque mauvaise pensée, chaque mauvais sentiment est déjà de la magie noire, car il salit, il désagrège quelque chose.

Et inversement, tout ce qui harmonise, construit, embellit, illumine, entre dans la catégorie de la magie blanche. Alors, plutôt que de pousser les hauts cris lorsqu’ils entendent parler de magie, les humains feraient mieux de prendre conscience de l’importance de toutes leurs manifestations.

Oui, car on voit ainsi beaucoup de gens qui n’ont jamais ouvert un livre de magie noire, qui ne croient même pas que la magie noire soit possible, mais qui, par leur comportement, leurs pensées, leurs sentiments, leurs paroles, sont en réalité de véritables magiciens noirs.« – Omraam Mikhaël Aïvanhov

La magie noire, souvent associée à des pratiques occultes et malveillantes, possède une histoire profonde et complexe qui traverse différentes civilisations à travers le temps. Bien que souvent perçue sous un prisme négatif, elle a aussi été utilisée pour des fins de protection, de défense, et de contrôle.

Les Azandes (Afrique Centrale) : Une Magie de Défense et de Protection

Les Azandes, peuple situé en Afrique centrale, notamment au Soudan du Sud, considéraient la magie noire comme un outil puissant pour défendre leur communauté. Dès le 19e siècle, des ethnologues tels que E.E. Evans-Pritchard ont étudié la manière dont les Azandes utilisaient la magie, en particulier pour se protéger contre leurs ennemis. Contrairement à la vision européenne de la magie noire comme maléfique, les Azandes l’utilisaient pour maintenir l’ordre social et défendre leur territoire contre des attaques extérieures. Leurs « sorciers » ou nganga, se servaient de formules magiques et de malédictions pour attaquer ceux qu’ils considéraient comme des menaces, ce qui faisait de cette magie une forme de stratégie de guerre psychologique.

Les Nécromanciens Celtes : La Magie de la Mort et des Malédictions

Chez les Celtes, au Ve siècle avant J.C., les nécromanciens étaient des figures de pouvoir et de mystère. Selon les légendes celtiques, ces magiciens avaient la capacité de ressusciter les morts, mais aussi de jeter des malédictions pour punir leurs ennemis ou obtenir des pouvoirs surnaturels. La nécromancie était perçue comme une magie noire capable de manipuler la frontière entre le monde des vivants et celui des morts. Ces praticiens étaient souvent liés à des rites funéraires et à des pratiques de divination, qu’ils utilisaient à la fois pour obtenir des informations mystiques et pour infliger des souffrances.

Les Druides, figures spirituelles celtiques, maîtrisaient également des formes de magie, et certains ont été accusés, à partir de l’Empire romain au 1er siècle avant J.C., d’utiliser des pratiques magiques considérées comme maléfiques par les autorités romaines. Leur pouvoir d’invoquer des entités surnaturelles et de manipuler les éléments leur valait une réputation de magiciens capables de changer le destin des individus.

La Magie Noire à Rome et en Grèce Antique : Un Péché de Rivalité avec les Dieux

En Grèce antique, au 5e siècle avant J.C., la pratique de la magie noire était souvent associée à l’hybris, ce péché d’orgueil où l’homme cherche à rivaliser avec les dieux. Les philosophes et historiens de l’époque, comme Platon et Aristote, ont condamné les tentatives humaines d’accéder à des pouvoirs surnaturels, les voyant comme des actes de défiance contre l’ordre divin. Des figures comme Médéa, la célèbre magicienne de la mythologie grecque, incarnent cette capacité à manipuler les forces invisibles pour exercer un pouvoir, souvent destructeur, sur les autres.

Les Grecs pensaient que la magie noire consistait à interférer avec les forces naturelles, notamment pour des actions de vengeance ou de domination. Ces rituels incluaient des invocations aux démons et des sacrifices, pratiques courantes parmi les magiciens ou sorciers de l’époque. Dans la mythologie, l’usage de la magie noire était vu comme une transgression grave des lois divines.

À Rome, l’usage de la magie noire était également répandu, en particulier parmi les classes populaires. Au 1er siècle après J.C., l’empereur Tibère a même instauré une loi contre les magiciens et les sorciers, suite aux nombreuses plaintes de la population qui croyait que certains individus pratiquaient la magie noire pour nuire à leurs ennemis. Cependant, la magie faisait partie du quotidien des Romains et était utilisée pour des fins personnelles (protection, amour, fortune) ou pour manipuler les forces invisibles. Ces pratiques étaient connues sous le nom de « veneficium », soit l’usage de poisons et de malédictions.

La Magie Noire au Moyen Âge : Sorcellerie et Inquisition

Au Moyen Âge, la magie noire a été liée à des pratiques occultes et démoniaques, surtout après l’intensification de la chrétienté. Dès le 12e siècle, l’Église catholique a commencé à cataloguer des rituels de sorcellerie comme des actes de pacte avec le diable. C’est à cette époque que la chasse aux sorcières a pris une ampleur dramatique, culminant au 16e et 17e siècles avec des procès en sorcellerie célèbres comme ceux de Salem (1692). Les personnes accusées de pratiquer la magie noire étaient souvent brûlées vives ou exécutées sur la base de croyances profondément enracinées dans la peur de l’influence démoniaque.

Les accusations de magie noire ont donc évolué pour devenir un instrument de contrôle social et religieux. La peur des « sorcières » et des « sorciers » était omniprésente, et leur élimination passait pour une purification nécessaire du corps social et spirituel. Ces événements montrent comment la magie noire a été perçue comme une menace à la pureté religieuse et à l’ordre moral.

La Magie Noire Moderne : Entre Mysticismes et Manipulations

Au 20e siècle, la magie noire est souvent associée à des pratiques occultes comme le Vaudou, le Satanisme ou encore les pratiques de magie rituelle. Des groupes comme l’Église de Satan (fondée par Anton LaVey en 1966) ont redéfini la magie noire non plus seulement comme une malédiction ou un outil de domination, mais comme une forme d’expression personnelle et de recherche de pouvoir intérieur. Cependant, elle reste largement vue sous un prisme négatif, associée à des actes de violence, de manipulation psychologique ou de rituels illégaux.

La Magie Rouge : L’Art de l’Attraction et du Désir

Contrairement à la magie noire, souvent associée à la destruction et au contrôle, la magie rouge est liée aux forces de l’amour, du désir et de la passion. Présente dans de nombreuses traditions ésotériques, elle vise à influencer les émotions et les relations, que ce soit pour attirer un être cher, raviver une flamme ou renforcer les liens existants.

Dans l’Antiquité, les Égyptiens utilisaient des philtres d’amour et des rituels dédiés à Isis, déesse de la fertilité et de l’amour, tandis qu’au Moyen Âge, les envoûtements amoureux étaient courants, mêlant herbes, incantations et symboles mystiques. Aujourd’hui encore, la magie rouge fascine et demeure pratiquée sous différentes formes, oscillant entre tradition et modernité.

Ceci n’est que mon expérience terrain et mon interprétation, mais j’aimerais partager une réflexion sur la petite magie noire, une forme discrète mais profondément présente dans nos vies quotidiennes. Cette magie, subtile et courante, échappe souvent à notre conscience. Elle s’insinue dans nos comportements et nos pensées, souvent sous des actions banales, mais qui ont un pouvoir destructeur.

Qu’est-ce que la petite magie noire ?

Ce que j’appelle petite magie noire pourrait être définie comme toutes ces pensées, paroles et actes malveillants qui cherchent à nuire à autrui, consciemment ou non. Elle ne nécessite pas de rituels ni d’objets magiques, mais repose sur le pouvoir de l’intention. C’est une magie qui fonctionne à travers l’énergie de la pensée, de la parole et de l’action, dirigée négativement.

Les exemples sont nombreux : médisances, insultes, jugements malveillants, ou gestes empreints de méchanceté gratuite.

Même si ces actes semblent anodins, l’énergie qu’ils véhiculent perturbe l’harmonie. L’intention malveillante derrière ces comportements agit comme une forme de magie noire, perturbant l’équilibre.

La petite magie noire dans la vie quotidienne

Souvent, nous ne reconnaissons pas ces actes comme de la magie noire, mais pourtant, ils en ont tous les attributs.

La méchanceté gratuite, par exemple, lorsqu’elle se manifeste par des paroles ou des gestes, est une forme d’énergie négative visant à diminuer ou détruire l’autre. Ces comportements sont tellement courants dans notre société qu’ils sont perçus comme des conflits ordinaires ou des disputes familiales. En réalité, ces actions sont des formes de malveillance qui génèrent un impact, même à petite échelle.

La médisance en est un exemple typique : lorsque l’on parle négativement de quelqu’un derrière son dos, cette simple action alimente une forme de magie noire. Bien que cela puisse sembler banal ou même justifié, il s’agit en réalité d’une forme d’influence destructive, un moyen de nuire à l’autre.

La « méchante personne » et la magie noire invisible

La petite magie noire se manifeste souvent sous la forme de personnes dites « méchantes » ou « toxiques ». Ces individus, par leurs actions ou attitudes, cherchent à semer la discorde et le trouble. Ils exercent une forme de magie noire sans en être conscients. Le danger est que cette forme de malveillance est si répandue qu’on ne la reconnaît même plus comme de la magie. On la qualifie simplement de comportement négatif, sans réaliser que l’énergie qui la sous-tend agit comme un sortilège, perturbant l’harmonie des relations.

L’intention : Le Cœur de la Petite Magie Noire

L’élément clé de cette petite magie noire réside dans l’intention. Ce qui distingue une intention malveillante d’une intention bienveillante, c’est le but derrière l’acte. Lorsqu’on agit avec l’intention de faire du mal, même inconsciemment, on canalise une énergie qui perturbe l’équilibre de l’autre. Que ce soit par un commentaire acerbe, un jugement non sollicité ou une action déstabilisante, tout cela envoie une onde énergétique négative qui affecte la personne ciblée.

Cela montre que toute pensée négative peut devenir un « sort », une forme de magie noire, se matérialisant dans l’environnement énergétique de la personne et de ceux qui l’entourent.

Se libérer de la Petite Magie Noire

Prendre conscience de la petite magie noire est essentiel pour s’en libérer. Parfois, le plus grand ennemi de notre paix intérieure ne provient pas d’une menace extérieure, mais des énergies négatives que nous émettons, consciemment ou non. Il est possible de se protéger en transformant nos pensées et intentions. La bienveillance, la positivité et la gratitude deviennent ainsi des antidotes à cette magie noire subtile.

Reconnaître cette forme de magie, c’est aussi comprendre l’impact de notre propre énergie et des énergies qui circulent autour de nous. En élevant notre vibration et en nous purifiant, nous pouvons sortir de ce cercle vicieux et inviter une énergie plus lumineuse et constructive dans notre vie.

Ainsi, bien que la petite magie noire soit invisible et subtile, son pouvoir est immense. Mais comme toute magie, elle peut être contrée et transformée. Il suffit de prendre conscience de son existence et de l’intention derrière nos actions et paroles.