Résumé : Musicothérapie musicotherapie

  • La musicothérapie comprend différentes méthodes utilisant la musique et les sons.
  • Ces méthodes visent à améliorer la santé mentale et physique.
  • La méthode Tomatis relie les fréquences sonores à divers aspects de l’être humain et utilise une “pédagogie de l’écoute” pour réguler les distorsions sensorielles.
  • La psychophonie se base sur des correspondances vibratoires entre les sons et le corps, principalement via le chant.
  • Le principe d’identité sonore (ISo) suggère que le tempo musical doit correspondre au tempo intérieur de l’auditeur pour être efficace.
  • La biomusicothérapie exploite la correspondance vibratoire entre les sons et les organes du corps.
  • La réaction biochimique montre comment la musique peut provoquer des réponses physiologiques similaires à celles des drogues psychoactives.

Musicothérapie : Bienfaits Sons & Musique pour votre Santé

1. La méthode Tomatis

Dans les années 50, le médecin spécialiste en oto-rhino-laryngologie, Alfred Tomatis, a élaboré une méthode basée sur les tests d’écoute des patients. Il a établi une corrélation entre différentes plages de fréquences sonores et les aspects physiques, intellectuels et spirituels de la vie humaine.

Par exemple, il a identifié la plage de fréquences de 125 à 1 000 Hz comme étant liée au corps et à l’inconscient, avec des domaines spécifiques tels que la sexualité et le système digestif. Les fréquences de 1 000 à 2 000 Hz ont été associées au langage et à la communication, tandis que celles de 2 000 à 8 000 Hz ont été considérées comme liées à l’intuition, à l’idéal et à la spiritualité.

La méthode qu’il a développée, connue sous le nom de “pédagogie de l’écoute”, vise à identifier et à réguler les éventuelles distorsions dans l’interprétation sensorielle au niveau mental ou émotionnel. Elle repose sur l’utilisation d’un appareil sophistiqué appelé “oreille électronique” sous forme d’un casque audio. Ce dispositif permet d’écouter de la musique spécialement choisie, comme la musique de Mozart, qui favorise l’optimisation des processus d’écoute.

L’objectif est de rétablir le fonctionnement optimal des muscles de l’oreille moyenne, ce qui devrait améliorer l’audition, la vitalité, l’équilibre et la communication chez les individus souffrant de troubles émotionnels, d’apprentissage, de langage, d’attention, de communication, et autres.

Selon cette méthode, certaines plages de fréquences sonores particulières exerceraient une influence ciblée sur des fonctions cérébrales spécifiques.

          2. La Psychophonie

Dans les années 1960, Marie-Louise Aucher, une musicienne et cantatrice, a fait une découverte importante en identifiant des correspondances vibratoires entre les sons et le corps humain. Sous l’encouragement de chercheurs et de médecins, elle a fondé la Psychophonie, une approche basée sur l’échelle des réceptivités sonores du corps humain. Elle a observé que cette échelle correspondait à l’acupuncture et à certains points énergétiques de la médecine traditionnelle chinoise. La Psychophonie est étroitement liée à la musicothérapie, se concentrant principalement sur le chant.

Le fondement de la Psychophonie repose sur le phénomène de la résonance acoustique. En effet, tout matériau entre en vibration spontanément lorsqu’il est exposé à un son à sa fréquence de résonance. De manière similaire, le squelette humain possède trente-quatre plages de résonance, chacune correspondant à une fréquence particulière.

L’échelle des sons sur le corps humain est constituée de quatre octaves répartis sur ces plages de résonance, allant des pieds à la tête et du grave à l’aigu. En d’autres termes, une note de basse fréquence entrera en résonance avec une partie inférieure du corps, tandis qu’une note de haute fréquence affectera le haut du corps. Cela révèle que les sons ne sont pas seulement perçus par l’ouïe, mais qu’ils ont également des effets directs sur l’organisme humain.

En outre, lorsque quelqu’un rencontre des difficultés à émettre un son spécifique (associé à une fréquence précise), cela est généralement le signe d’un dysfonctionnement d’une partie du corps. Par exemple, lorsque un organe ne fonctionne pas correctement en raison d’une infection, la vertèbre correspondant à cet organe connaît des perturbations dans ses vibrations. Par conséquent, il est possible d’établir un lien entre la qualité du chant et le bon fonctionnement du corps et de l’esprit.

Ces découvertes, basées sur la résonance du son sur le squelette du corps humain, ont conduit au développement de la Psychophonie en tant qu’approche thérapeutique. La Psychophonie offre relaxation, vitalité, tonus, équilibre et permet à chaque individu de se construire et de s’exprimer pleinement. Elle facilite également la connexion entre les différents aspects de l’être humain, notamment le physique, l’énergétique, l’émotionnel, le mental et le spirituel, en les harmonisant. Cette approche facilite également la relation de l’individu avec les autres et enrichit la communication.

Ainsi, chaque partie du squelette humain réagit de manière spécifique aux fréquences correspondant à leur fréquence de résonance. L’application thérapeutique de fréquences appropriées peut contribuer à soulager les pathologies affectant la zone corporelle correspondante.

          3. Le principe d’identité sonore

Le tempo, dans le contexte de la musicothérapie, représente l’un des éléments musicaux les plus cruciaux, puisqu’il exerce souvent un pouvoir déterminant sur l’effet d’une composition musicale. Son impact est étroitement lié à la capacité de synchronisation avec les rythmes corporels individuels de l’auditeur, tels que les rythmes cardiaque et respiratoire. Cette harmonisation est essentielle, car elle constitue la base du principe ISo, ou principe “d’identité sonore”, découvert par le psychiatre et psychanalyste Rolando Omar Benenzon dans les années 90.

Le principe de l’ISo stipule que les caractéristiques musicales doivent correspondre aux caractéristiques psychiques du patient. En d’autres termes, lorsque le tempo musical coïncide avec le tempo intérieur de l’auditeur, cela favorise une résonance positive. Cependant, si le tempo musical est en contradiction avec le tempo intérieur de l’auditeur, par exemple en essayant d’entrer en contact avec un patient maniaque (dont le tempo intérieur est accéléré) à travers une musique lente et mélancolique, cela peut entraîner un rejet immédiat ou simplement une indifférence totale.

De plus, en dehors des facteurs individuels, il est établi que le tempo peut avoir un impact direct sur les fonctions végétatives du corps. Il a été démontré que des morceaux de musique dont le rythme augmente progressivement peuvent influencer dans une certaine mesure les fréquences respiratoires et cardiaques pour s’adapter au tempo musical. Cette observation souligne la capacité du tempo musical à influencer directement les rythmes cardiaque et respiratoire de l’auditeur, ce qui peut avoir des implications significatives en musicothérapie pour favoriser la relaxation, la régulation émotionnelle et d’autres objectifs thérapeutiques.

          4. La biomusicothérapie

La biomusicothérapie, développée dans les années 80 par le Dr. Léon Bence en collaboration avec le compositeur Max Méreaux, représente une fusion entre la musicologie traditionnelle et la neurophysiologie. Cette méthode est principalement basée sur l’effet du son au niveau organique et s’appuie sur la correspondance vibratoire entre les sons et les organes du corps humain. Elle met en évidence l’importance de la tonalité en musicothérapie.

En d’autres termes, pour qu’une musique ait un impact sur un organe spécifique, il est crucial que de nombreux sons dans cette musique aient une longueur d’onde similaire à celle des tissus cellulaires que l’on souhaite traiter.

Le Dr. Bence va plus loin en analysant la morphologie, le caractère et la psychologie d’un compositeur. Selon sa théorie, la musique qui était thérapeutique pour un compositeur peut également l’être pour des individus partageant le même “type humain” que ce compositeur. Par conséquent, le choix des œuvres musicales pour soigner un patient est basé sur deux critères fondamentaux : la sélection de la tonalité et du mode musical qui permettront aux sons d’avoir une action ciblée sur des organes spécifiques, ainsi que le choix du compositeur dont la musique correspond le mieux aux caractéristiques physiologiques et psychologiques de l’auditeur.

La biomusicothérapie suggère que des fréquences spécifiques, correspondant à des organes, des systèmes et des fonctions du corps humain, peuvent influencer directement la physiologie de l’homme. Des recherches menées à Salzbourg, en Autriche, ont mis en évidence une variation individuelle dans la prédominance d’un système organique particulier.

Par exemple, chez certaines personnes, l’excitation, la joie ou le stress émotionnel peuvent avoir un impact prédominant sur le système digestif, tandis que chez d’autres, cela peut affecter principalement le système cardiaque ou respiratoire. De plus, des morceaux de musique spécifiques semblent avoir une influence sur des systèmes corporels tels que la circulation sanguine, la respiration, ou d’autres fonctions physiologiques. Les données recueillies lors de ces expériences musicales montrent des différences dans les réponses du système végétatif d’un individu en fonction de la musique écoutée.

Ainsi, pour chaque individu, la même musique peut avoir des effets différents sur les organes et les fonctions corporelles, reflétant ainsi la complexité de l’interaction entre la musique et le corps humain.

          5. Réaction biochimique

Les scientifiques ont entrepris d’étudier le phénomène du “frisson musical”, une sensation que l’on peut ressentir en écoutant de la musique et qui s’accompagne d’une modification naturelle du rythme cardiaque ou de la fréquence respiratoire. Une étude de neuro-imagerie réalisée par Anne Blood et Robert Zatorre a permis d’identifier les régions du cerveau activées lors de ce frisson, et elles correspondent au “circuit de la récompense”, les mêmes zones qui s’activent lors d’états euphoriques provoqués par des stimuli tels que le chocolat, le sexe ou la drogue.

En effet, une recherche scientifique citée par le quotidien britannique The Guardian suggère que les effets de la musique sur le cerveau humain sont similaires à ceux d’une drogue psychoactive telle que la cocaïne. Selon une étude de l’Université de Montréal, la musique mobilise les circuits cérébraux responsables de la motivation humaine, en provoquant la libération de dopamine, un neurotransmetteur précurseur de l’adrénaline, dans ces circuits. Écouter l’une de ses chansons préférées entraînerait ainsi une montée de dopamine, produisant des effets similaires à la consommation de drogues, comme la cocaïne.

Valorie Salimpoor, qui a dirigé l’étude, a expliqué : “Un son seul ne procurera pas de plaisir s’il est isolé. Par contre, une série de notes arrangées peut devenir l’une des expériences les plus gratifiantes que les humains aient jamais connues”. L’Adagio pour cordes de Barber est un exemple de composition qui a suscité des réactions de plaisir intense chez divers individus.

Il est important de noter que l’effet de la musique sur la libération de dopamine varie d’une personne à l’autre, ce qui signifie que nous ne réagissons pas tous de la même manière à cette “orgasme musical”.

Cependant, malgré ces découvertes fascinantes, il reste encore beaucoup à comprendre et à découvrir en ce qui concerne l’impact physiologique de la musique sur le corps humain. Même si les preuves des effets de la musique sur le cerveau sont indéniables, généraliser ces effets reste un défi en raison de la diversité des réponses individuelles à la musique.

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