Le cannabis comme traitement de l’épilepsie et plus

Un grand nombre de médicaments sont développés non pas parce qu’il existe un grand besoin médical, mais plutôt parce qu’il y’a beaucoup d’argent à faire avec ceux-ci.

Dans un grand nombre de cas, des thérapies holistiques et des médicaments pouvant prendre la place de toutes sortes de produits pharmaceutiques de synthèse. Le cannabis est l’une de ces thérapies, et d’après le Dr. Gedde, «il est temps de poser des questions et d’envisager une nouvelle manière de penser à cette plante.»

Le Dr. Gedde est située au Colorado, et du Clinicians’ Institute of Cannabis Medicine.

“Je n’avais en vérité jamais imaginé que je serai dans ce domaine,” dit-elle. “Ma formation médicale était à l’origine en pathologies et recherche, et j’ai passé un grand nombre d’années en laboratoire de recherche.

J’ai effectué mon doctorat en chimie biophysique en parallèle de mon doctorat de médecine. J’ai effectué ma formation à Stanford puis j’ai travaillé dans l’industrie pharmaceutique. Je n’avais aucune idée que le cannabis était en réalité un médicament.»

De nombreuses études montrent que le cannabis présente effectivement d’excellentes promesses en tant que plante médicinale, en grande partie du fait de sa haute teneur en cannabidiol (CBD). Les cannabioïdes interagissent avec votre corps par l’intermédiaire de récepteurs cannabinoïdes d’origine naturelle incorporées dans les membranes cellulaires à travers votre corps.

Il existe des récepteurs cannabinoïdes dans votre cerveau, vos poumons, votre foie, vos reins, votre système immunitaire et plus. Aussi bien les propriétés thérapeutiques que psychoactives du cannabis apparaissent lorsqu’un cannnabinoïde active un récepteur de cannabinoïde.

Caractéristiques élémentaires du cannabis

La plante de cannabis contient du cannabidiol (CBD) et du tétrahydrocannabinol (THC). Les deux présentent des propriétés médicales, mais tandis que le THC a une activité psychoactive pouvant vous faire «planer», ce n’est pas le cas du CBD. L’ensemble de la plante contient également une multitude de terpènes ayant également des propriétés médicales.

Par la sélection traditionnelle des plantes et les échanges de semences, les cultivateurs ont commencé à produire des plants de cannabis à usage médical qui présentent des taux de CBD plus élevés et des taux de THC moins importants. Le Dr. Allan Frankel, un interniste certifié en Californie qui traite les patients avec du cannabis médical travaille avec un certain nombre de variétés riches en CBD.

Le CBD est actuellement inscrit à l’Annexe I de la loi relative aux substances placées sous contrôle, ce qui signifie:

  • Que la drogue ou autre substance présente un potentiel élevé d’abus.
  • Que la drogue ou autre substance ne présente actuellement aucune utilisation acceptée médicalement dans le cadre d’un traitement aux États-Unis
  • Qu’il n’existe pas de principe de sûreté accepté pour l’utilisation de la drogue ou de toute autre substance sous supervision médicale

Il ne fait aucun doute que le CBD doit être reclassé, puisque chacun de ces trois points sont grossièrement erronés.

“Le bon endroit pour plaider ceci, selon moi, serait au niveau fédéral” déclare le Dr. Gedde. «Plaider pour le reclassement du cannabis. Il est actuellement inscrit à l’Annexe I de la loi relative aux substances placées sous contrôle—comme substance très dangereuse.

Pour correspondre à son vrai profil de sécurité et de toxicité, il devrait être compris au sein d’une annexe bien moins élevée. S’il était reclassé, trois phénomènes majeurs surviendraient:

(1) Les médecins pourraient prescrire du cannabis. Les médecins pourraient effectivement aider leurs patients à obtenir exactement ce dont ils ont besoin sans se retrouver dans le type de situation où les patients doivent trouver leur propre source.

(2) Les médecins pourraient effectuer de vraies recherches cliniques. Il est impossible d’effectuer une étude sur les êtres humains avec une substance que le gouvernement fédéral considère comme extrêmement dangereuse. Cela est interdit. Si cela est reclassé, les médecins peuvent désormais effectuer de véritables recherches cliniques, ce qui est interdit.

(3) Nous pourrions potentiellement nous faire rembourser le cannabis par les assurances, ce qui serait très important pour que les gens puissent vraiment en bénéficier.”

Elle suggère également de vous adresser à vos élus locaux. A l’heure actuelle, 32 états on légalisé le cannabis médical.

L’opinion est en train d’évoluer, et un grand nombre commencent désormais à reconnaître la valeur thérapeutique du cannabis. Même le Chef des Services de Santé des États-Unis s’est récemment prononcé en faveur du cannabis médical.

Ses déclarations font écho à un sentiment croissant au sein des communautés médicales et scientifiques selon lequel les bénéfices pour la santé du cannabis ne devraient plus être ignorés. Mais il existe toujours un grand nombre de barrières, et beaucoup d’états ont toujours des législations strictes contre son utilisation—même chez les patients en phase terminale.

Quelle est la dangerosité du cannabis par rapport aux médicaments sur ordonnance?

Un certain nombre de médicaments sur ordonnance sont réputés pour être dangereux. Le Vioxx, un analgésique est un parfait exemple ayant tué plus de 60,000 personnes avant d’être retiré du marché.

D’après le Dr. Gedde, le cannabis est bien plus sûr que la plupart des médicaments sur ordonnance, et il existe suffisamment d’informations pour le comparer aux toxicités connues d’un grand nombre de médicaments actuellement en usage.

Notamment de la toxicité hépatique et rénale, des lésions gastro-intestinales et nerveuses, et bien sûr, la mort. De plus, le cannabidiol et les autres produits à base de cannabis fonctionne souvent lorsque les autres médicaments échouent, sont donc non seulement généralement moins dangereux, mais les préparations au cannabis ont également tendance à être plus efficaces

Comme le remarque le Dr. Gedde:

«Il existe un taux de mortalité constant découlant de l’utilisation d’analgésiques sur ordonnance. Par conséquent, même prescrits, ils sont très dangereux et susceptibles d’abus.

Pour ce qui est des médicaments utilisés dans la population pédiatrique pour contrôler les crises d’épilepsie, ils présentent également une forte toxicité pour les organes Beaucoup d’entre eux sont sédatifs.

Les enfants deviennent incapables de fonctionner ou d’interagir normalement en raison des effets sédatifs. D’autres médicaments ont pour effet secondaire de provoquer un état de colère et des problèmes comportementaux.

Un état de colère injustifié est en réalité un effet secondaire connu de certains médicaments antiépileptiques Le cannabis, et en particulier le cannabidiol ne présente aucun de ces problèmes. Aucune toxicité. L’effet secondaire principal du cannabidiol est la somnolence.

A mesure qu’un enfant s’y habitue, ceci se dissipe et l’enfant peut demeurer très alerte et fonctionnel sous l’effet de l’huile de cannabis une fois qu’il a trouvé le bon dosage. Lorsque vous les mettez côte à côte, il n’y a pas de comparaison possible en terme de sécurité.»

Le cannabis pour le contrôle de l’épilepsie chez les enfants

De l’expérience du Dr. Gedde, près de 25 pour cent des enfants ressentent une réduction rapide des crises d’épilepsie lorsqu’ils reçoivent de l’huile de cannabis—parfois en quelques jours, ou semaines. Mais les résultats diffèrent, et tous les enfants ne réagiront pas positivement à court terme.

Elle observe que certains enfants sont tellement sensibilisés aux médicaments qu’ils doivent commencer à très faible dose, et laisser assez de temps pour que cela fonctionne.

“Nous élaborons dans la pratique clinique les protocoles qui semblent donner les bienfaits les plus importants le plus rapidement au plus d’enfants possibles, mais nous constatons effectivement que certains enfants obtiennent des résultats très rapidement. Pour d’autres, cela prend plus de temps, jusqu’à plusieurs mois,» déclare-t-elle.

Il existe peu d’informations sur l’utilisation du cannabis chez les enfants pour d’autres problèmes que l’épilepsie. Cependant, en janvier 2015, l’American Academy of Pediatrics (AAP) a révisé sa déclaration de principe sur le cannabis, reconnaissant que les cannabinoïdes issus du cannabis “peuvent actuellement être une option pour…

Les enfants souffrant de maladies réduisant l’espérance de vie ou gravement handicapantes et pour lesquels les thérapies actuelles sont inappropriées.”

La principale objection des pédiatres de l’Hôpital pour Enfants de Denver à l’utilisation du CBD chez les enfants—même pour les pathologies comme les crises d’épilepsie incontrôlées—est qu’il n’existe aucune étude chez les enfants sur les effets néfastes éventuels d’une utilisation à long terme du CBD (cannabidiol).

Il peut exister des effets secondaires à long terme du CBD et d’autres cannabinioïdes que nous finirons seulement par découvrir plus tard.

“C’est un argument valable à mon avis, et une raison pour ne pas suggérer l’utilisation du CBD comme complément alimentaire ou comme “fortifiant général pour la santé” pour les enfants,» déclare le Dr. Gedde.

«Selon moi, il est important de soupeser l’utilisation d’une thérapie, y compris les risques inconnus éventuels, par rapport aux risques de la maladie incontrôlée elle-même et d’autres thérapies en usage.

Pour un grand nombre de patients, même avec des informations incomplètes à propos du CBD, soupeser ces risques y compris les effets toxiques connus de leur propre thérapie suggère qu’effectuer au moins un essai thérapeutique avec le CBD semble être un bon choix.»

Les possibles effets secondaires du cannabis médical

D’après le Dr. Gedde, le principal effet secondaire auquel vous devez faire attention est la psychoactivité du THC, c-à-d, sa capacité à vous faire «planer». Toutefois, elle souligne également que le THC présente en réalité un grand nombre de bienfaits utiles pour la santé, donc en fonction de votre problème, vous devriez augmenter ou diminuer le taux de THC.

Par exemple, chez les patients souffrant d’une douleur importante, chez lesquels la perception de la douleur suscite une grande détresse, la psychoactivité du THC permet au patient changer la perception de la douleur dans son esprit et son corps.

“Il s’agit d’un exemple où la psychoactivité est nécessaire, mais il y’a d’autres domaines où cela ne l’est pas. Le choix du type de produit, les cannabinoïdes effectifs qu’il contient, et son mode de consommation sont très utiles pour traiter cet effet secondaire,” explique-t-elle.

“En dehors de cela, et le type de détresse qu’une psychoactivité excessive [peut causer] si une personne en prend trop, le cannabis est très sûr. Aucun cas de décès connu n’a été associé à celui-ci.

On ne peut pas en dire autant pour à peu près n’importe quoi d’autre sur la planète, y compris l’eau. Vous pouvez mourir d’un surdosage en eau. Vous ne pouvez pas ingérer une quantité suffisante de cannabis dans votre organisme pour qu’elle vous tue.»

L’éducation est fondamentale

Un grand nombre de gens demande comment ils peuvent s’instruire sur le cannabis, et le Dr. Gedde observe que cela peut être une chose difficile malgré le fait qu’il existe de nombreuses publications évaluées par des pairs à propos des bienfaits du cannabis.

“La raison pour laquelle cela est difficile est que la majorité des fonds de recherche a été consacré à démontrer les méfaits associés au cannabis en tant que stupéfiant…

Allez voir les vraies recherches qui existent sur le système endocannabinoïde et sur les manières par lesquelles le cannabis a aidé les gens depuis des siècles. Et plongez-vous dans l’histoire de l’exercice de la médecine; c’est là où les information commencent à émerger.»

Il est également utile de s’intéresser aux pratiques cliniques actuelles, qui sont possibles dans quelques états, comme le Colorado, où le cannabis est accessible de manière sûre et légale. C’est là où vous pouvez en apprendre plus sur le dosage approprié et les méthodes d’utilisation qui ont été révélées comme étant efficaces pour un ensemble de pathologies différentes.

“[L]’histoire que l’on nous a raconté sur le cannabis est très partielle” dit-elle, “et il y’a bien plus à ajouter à cette histoire. Il existe un grand nombre de bienfaits potentiels ici.”

Une source fiable où vous pouvez trouver des études relatives à l’utilisation du cannabis est cancer.gov. Il s’agit du site du gouvernement américain sur le cancer. Vous pouvez également parcourir les publications médicales sur PubMed, qui est une ressource publique. The Journal of Pain, une publication de l’American Pain Society, dispose d’une longue liste d’études sur les effets analgésiques du cannabis et semblerait assurément valoir l’effort d’être utilisée par quiconque ayant des douleurs chroniques.

D’après le National Institute on Drug Abuse, qui dispose également d’informations concernant les aspects médicaux du cannabis, des essais précliniques et cliniques sont en cours pour essayer le cannabis et différents extraits pour le traitement d’un certain nombre de maladies, y compris les maladies auto-immunes comme la sclérose en plaques et la maladie d’Alzheimer; l’inflammation; la douleur; et les troubles mentaux.

Pour en savoir plus, je recommande également d’écouter mon précédent entretien avec le Dr. Frankel, au sein duquel il évoque un grand nombre des bienfaits médicaux du cannabis.

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