La gonorrhée devient intraitable
La gonorrhée est une maladie sexuellement transmissible (MST) dont on estime que 78 millions de personnes sont infectées chaque année dans le monde.
Provoquée par la bactérie Neisseria gonorrhoeae, la gonorrhée se transmet par contact sexuel, ainsi que de la mère à son enfant lors de l’accouchement. Cette infection bactérienne a longtemps été traitée facilement par antibiotiques, mais la gonorrhée devient de plus en plus résistante aux traitements médicamenteux existants.
Elle est donc aujourd’hui qualifiée de problème de santé publique urgent. Le Dr. Teodora Wi, médecin spécialiste de la reproduction humaine à l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a déclaré que « la bactérie responsable de la gonorrhée est particulièrement intelligente.
Chaque fois que nous utilisons une nouvelle classe d’antibiotiques pour traiter l’infection, la bactérie évolue pour lui résister. » Les premiers cas de gonorrhée résistante aux antibiotiques sont apparus lorsque j’étais en école de médecine, à la fin des années 1970.
Dès les années 1980, les antibiotiques pénicilline et tétracycline n’étaient plus efficaces contre l’infection. Ensuite est apparue la gonorrhée résistante aux antibiotiques de type fluoroquinolone, et il ne restait donc plus qu’une classe d’antibiotiques, les céphalosporines, pour la traiter.
Aujourd’hui, comme vous vous en doutez peut-être, la gonorrhée est en train de devenir rapidement résistante aux céphalosporines – le dernier antibiotique disponible pour la traiter.
Première souche de gonorrhée super-résistante rapportée
En 2013, le Centre américain de contrôle et de prévention des maladies (CDC) a estimé qu’environ un tiers des cas de gonorrhée étaient résistants à au moins un antibiotique.
À cette époque, ils ont mis à jour les directives de traitement afin d’y inclure une dose d’antibiotique de type ceftriaxone, ainsi qu’un second antibiotique. En 2018, le CDC recommande toujours cette bithérapie pour traiter la gonorrhée, plus précisément une dose unique de 250 milligrammes (mg) de ceftriaxone par voie intramusculaire et 1 gramme (g) d’azitromycine par voie orale.
Ce double traitement a fonctionné au départ, faisant reculer le taux de résistance de 1,4 % en 2011 à 0,4 % en 2013. Toutefois, d’après les données du CDC publiées dans le Journal of the American Medical Association (JAMA), « les améliorations en termes de sensibilité pourraient être de courte durée. »
En outre, au Royaume-Uni, un premier cas de gonorrhée résistant à la ceftriaxone et à l’azithromycine, a été rapporté. L’homme a été diagnostiqué début 2018 et il est supposé qu’il aurait contracté l’infection environ un mois plus tôt, lors de relations sexuelles avec une personne vivant en Asie du Sud-Est
Gwenda Hughes, consultante scientifique et directrice de la section des maladies sexuellement transmissibles de la Santé Publique Anglaise (Public Health England – PHE), a expliqué dans une déclaration que « L’infection… est très résistante au traitement de première ligne recommandé… C’est la première fois qu’un cas présente un tel niveau de résistance à ces deux médicaments et à la plupart des autres antibiotiques couramment employés. »
Le patient est aujourd’hui traité par ertapénem, un antibiotique administré par voie intraveineuse proche de la ceftriaxone. L’infection semble répondre au nouveau traitement mais les autorités prévoient de faire repasser des analyses au patient en avril, afin de déterminer s’il a été efficace.
« Nous suivons ce cas pour être certains que l’infection a été traitée efficacement avec d’autres options, et que le risque de transmission ultérieure est minimisé », a déclaré Gwenda Hughes.
Quels risques la gonorrhée représente-t-elle pour la santé ?
Bien que la gonorrhée ne s’accompagne souvent d’aucun symptôme, elle peut provoquer une sensation de brûlure ou une douleur lors de la miction, des écoulements blancs, verts ou jaunes par le pénis, une augmentation des sécrétions vaginales, des douleurs ou un gonflement des testicules chez les hommes, et des saignements vaginaux entre les règles chez les femmes.
Si elle infecte le rectum, la gonorrhée peut entrainer un écoulement anal, des démangeaisons, des douleurs et des saignements, ou des douleurs à la défécation.
Si elle n’est pas traitée (ou si la maladie progresse parce qu’elle résiste au traitement), la gonorrhée peut provoquer une maladie inflammatoire pelvienne (MIP) chez la femme, qui peut entrainer :
- La formation de tissu cicatriciel dans les trompes de Fallope
- Une grossesse extra-utérine
- La stérilité
- Des douleurs abdominales et pelviennes chroniques
Chez les hommes, la gonorrhée peut provoquer des douleurs dans les tubes reliés aux testicules, ce qui peut entrainer la stérilité. De plus, si la gonorrhée atteint votre sang ou vos articulations, elle peut être potentiellement mortelle, et augmente également votre risque de contracter le VIH.
Si vous êtes enceinte et transmettez la gonorrhée à votre enfant au cours de l’accouchement, elle peut lui provoquer une cécité, une infection des articulations ou une infection du sang potentiellement mortelle.
Augmentation des cas de gonorrhée résistante aux médicaments
De 2013 à 2014, les cas de gonorrhée résistante aux antibiotiques ont doublé, le taux ayant atteint 0,8 %. L’OMS considère la gonorrhée résistante aux médicaments comme « une urgence », plusieurs pays, notamment l’Australie, la France, le Japon, la Norvège, la Suède et le Royaume-Uni, assistant à une augmentation du nombre d’infections.
Par ailleurs, suite à une étude menée dans 77 pays, l’OMS a rapporté une résistance généralisée à la ciprofloxacine, 97 % des pays ayant rapporté des souches résistantes aux médicaments, et une résistance accrue à l’azithromycine, 81 % des pays ayant rapporté une résistance à cet antibiotique.
De plus, 66 % des pays ont observé des souches de gonorrhée résistantes aux céphalosporines à spectre étendu (CSE), à la céfixime par voie orale ou à la ceftriaxone injectable, les traitements de dernier recours actuels.
D’après l’OMS, « À l’heure actuelle, dans la plupart des pays, les CSE sont les seuls antibiotiques encore efficaces pour traiter la gonorrhée. Mais la résistance à la céfixime – et plus rarement à la ceftriaxone – est maintenant rapportée dans plus de 50 pays. »
De plus, a déclaré le Dr. Wi, de l’OMS, « Ces cas pourraient bien n’être que la partie visible de l’iceberg, car les systèmes, utilisés pour diagnostiquer et rapporter les infections non traitables, manquent dans les pays à faible revenu, dans lesquels la gonorrhée est plus courante. »
Le fait qu’il n’y ait à l’heure actuelle que très peu de médicaments en cours d’élaboration pour traiter la gonorrhée résistante aux médicaments ajoute au problème. Il n’existe que trois nouveaux projets de médicaments, à différents stades de développement. L’OMS ajoute :
« Le développement de nouveaux antibiotiques n’est pas très intéressant pour l’industrie pharmaceutique. Les traitements ne sont pris que sur de courtes périodes (contrairement aux médicaments qui traitent les maladies chroniques) et ils deviennent moins efficaces à mesure que la résistance augmente, ce qui signifie qu’il faut constamment produire de nouveaux médicaments. »
Puisqu’il s’agit d’une maladie sexuellement transmissible, la gonorrhée peut être évitée par des pratiques sexuelles sans danger, telles qu’une relation monogame avec un partenaire qui n’est pas atteint de gonorrhée, et l’utilisation de préservatifs.
« Le mieux est d’éviter d’attraper ou de transmettre la gonorrhée, et chacun peut réduire ses risques de façon significative en utilisant des préservatifs correctement, et de façon systématique avec tout nouveau partenaire, ou partenaire occasionnel », souligne Gwenda Hughes, du PHE.
Enrayer la propagation mondiale des maladies résistantes aux antibiotiques est toutefois une entreprise beaucoup plus complexe.
Les maladies résistantes aux antibiotiques sont de plus en plus nombreuses
Chaque année, plus de deux millions de personnes sont atteintes, et au moins 23.000 sont tuées par des super-bactéries résistantes aux antibiotiques.
Les bactéries sont en fait conçues pour s’adapter aux menaces telles que les antibiotiques et, lorsqu’elles seront parvenues à s’adapter et à résister à tous les antibiotiques existants, les infections qui étaient autrefois facilement traitées, reviendront sans aucun doute en force.
L’utilisation systématiques et abusive d’antibiotiques dans le secteur agricole joue un rôle significatif, car l’agriculture consomme environ 80 % des antibiotiques.
Les élevages industriels (CAFO), en particulier, sont des terrains propices au développement de bactéries résistantes aux antibiotiques, en raison de l’administration constante de faibles doses d’antibiotiques aux animaux, qui permet aux agents pathogènes de survivre, de s’adapter, et à terme, de se développer.
Le Centre européen de contrôle et de prévention des maladies (ECDC) a décrété que la résistance aux antibiotiques est une menace majeure pour la santé publique mondiale, et la principale cause de cette épidémie provoquée par l’homme est l’utilisation inappropriée et généralisée d’antibiotiques.
Entre 2000 et 2015, la consommation humaine d’antibiotiques a augmenté de 65 %, atteignant 42 milliards de doses par an, d’après une recherche publiée dans les comptes-rendus de l’Académie Nationale des Sciences.
On doit cette augmentation aux pays à revenu faible et moyen et, si aucun changement politique n’intervient, on estime que la consommation mondiale d’antibiotiques augmentera de 200 % d’ici 2030, perpétuant le problème.
700.000 personnes meurent chaque année dans le monde des suites d’une maladie résistante aux antibiotiques, et on estime qu’elles affecteront davantage de personnes que le cancer d’ici 2050.
En plus de la gonorrhée résistante aux médicaments, classée comme menace urgente par le CDC, l’une des menaces résistantes aux antibiotiques les plus urgentes est l’entérobactérie résistante aux carbapénèmes (CRE), qui est donc résistante à la classe des antibiotiques que l’on appelle les carbapénèmes.
Le clostridium difficile (C. difficile) résistant aux médicaments est une autre menace urgente qui provoque des diarrhées potentiellement mortelles. Le C. difficile provoque près d’un demi-million d’infections et 15.000 décès chaque année aux États-Unis.
Comment vous protéger des maladies résistantes aux médicaments
Plus vos défenses immunitaires sont fortes, moins un microbe – qu’il soit résistant ou non aux antibiotiques – aura de chances de s’installer dans l’une quelconque des parties de votre corps.
Voici quelques méthodes simples pour renforcer votre système immunitaire. Par ailleurs, à une époque où nous assistons à la fin probable des antibiotiques tels que nous les connaissons, il est important que chacun fasse connaitre son avis à propos de l’utilisation endémique d’antibiotiques par les élevages industriels, en soutenant exclusivement les exploitations qui ne perpétuent pas le problème.
•Optimisez votre alimentation. Évitez les aliments qui affaiblissent votre système immunitaire, tels que les graisses trans synthétiques, les fritures, les aliments transformés, le sucre et les céréales, réduisez les glucides nets (sucre, céréales, fructose) et les protéines, et remplacez-les par des graisses de bonne qualité.
La majeure partie de votre alimentation doit être composée d’aliments frais et entiers, tels que des légumes biologiques et des viandes et produits laitiers de pâturages, ainsi que de bonnes graisses telles que du beurre cru et des produits laitiers fermentés provenant d’animaux nourris à l’herbe, du fromage, des jaunes d’œufs et des avocats. Une grande partie de votre système immunitaire réside dans vos intestins, qui reposent sur une flore intestinale saine et équilibrée.
L’une des meilleures façons de soutenir cette flore est d’intégrer des aliments fermentés de façon naturelle dans votre alimentation, en atteignant progressivement une portion de 120 à 170 g par jour.
Une bonne portion d’aliments fermentés peut vous apporter jusqu’à 10.000 milliards de bactéries bienfaisantes, ce qui représente environ 10 pour cent de la population de vos intestins. Vous pouvez prendre un complément de probiotiques de bonne qualité, mais les aliments fermentés vous apporteront les meilleurs bienfaits.
•Faites de l’exercice régulièrement. L’activité physique améliore la circulation des cellules immunitaire dans le sang. Mieux elles circulent, et plus votre système immunitaire est efficace pour détecter et éliminer les agents pathogènes présents dans votre organisme. Veillez à inclure dans votre programme de fitness des exercices de musculation, des exercices par intervalle à haute intensité, des étirements et des exercices de gainage, et pratiquez chaque jour de nombreuses activités non-sportives (essayez de passer moins de trois heures par jour assis).
•Dormez suffisamment, d’un sommeil réparateur. Le manque de sommeil a le même effet sur votre système immunitaire que le stress physique ou que les maladies, ce qui explique que vous puissiez vous sentir malade après une nuit d’insomnie.
•Choisissez de bons exutoires pour chasser le stress. Un niveau trop élevé d’hormones du stress peut affaiblir votre immunité, il est donc important de pratiquer une technique de gestion du stress. La méditation, la prière, le yoga et la Technique de Libération Émotionnelle (EFT) sont toutes d’excellentes techniques de gestion du stress, il vous faudra donc trouver celle qui fonctionne pour vous.
•Optimisez votre taux de vitamine D. Des études ont montré qu’un taux inapproprié de vitamine D peut augmenter votre risque de SARM et d’autres infections. La meilleure source de vitamine D est l’exposition de votre peau au soleil.
Surveillez votre taux de vitamine D pour vous assurer qu’il se situe dans la fourchette idéale de 60 à 80 ng/ml. Si vous n’avez pas la possibilité de vous exposer au soleil, envisagez de prendre un complément de vitamine D3 par voie orale. Gardez à l’esprit que si vous prenez de hautes doses de vitamine D, vous pouvez également avoir besoin d’augmenter votre apport de calcium, de magnésium et de vitamine K2 pour maintenir un bon équilibre.
EN BREF
- La gonorrhée devient de plus en plus résistante aux traitements médicamenteux existants ; on conseille aujourd’hui une bithérapie qui associe deux antibiotiques, la ceftriaxone et l’azithromycine
- Au Royaume-Uni, un premier cas de gonorrhée résistant aux deux antibiotiques, ceftriaxone et azithromycine, a été rapporté
- L’homme a été diagnostiqué début 2018 et il est supposé qu’il aurait contracté l’infection environ un mois plus tôt, lors de relations sexuelles avec une personne vivant en Asie du Sud-Est
- Le patient est aujourd’hui traité par ertapénem, un antibiotique proche de la ceftriaxone administré par voie intraveineuse ; l’infection semble réagir au nouveau traitement mais les autorités prévoient de faire passer de nouvelles analyses au patient pour déterminer s’il est efficace
Source :
- U.S. CDC, Gonorrhea Fact Sheet
- World Health Organization July 7, 2017
- Washington Post November 3, 2015
- JAMA November 3, 2015
- Public Health England March 29, 2018
- European Centre for Disease Prevention and Control
- PNAS March 26, 2018
- PBS March 28, 2018
- American Grassfed December 21, 2016
- Sleep. 2012 Jul 1; 35(7): 933–940
- https://french.mercola.com/
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