Comment réduire la pollution intérieure ?

La qualité de l’air intérieur fait référence à la qualité de l’air qui circule à l’intérieur des immeubles et bâtiments dans lesquels vous vivez. Apprendre à contrôler les polluants courants peut vous aider à réduire les risques immédiats et à long-terme qu’ils représentent pour votre santé.

L’American Lung Association tient une liste des polluants courants qui ont des effets nocifs sur la santé, notamment les matériaux de construction, les peintures, les moquettes, le formaldéhyde, le radon, et les composés organiques volatils (COV).

La pollution intérieure est l’un des plus grands problèmes environnementaux de la planète. Selon le rapport 2019 du site State of Global Air, la pollution intérieure pourrait réduire l’espérance de vie d’une personne née en 2019, de 20 mois en moyenne.

Elle pourrait être responsable de plus de décès que de nombreux autres facteurs de risque tels que la malnutrition, la sédentarité, et l’abus d’alcool.

 

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Les plantes n’ont qu’un impact limité sur la qualité de l’air intérieur

Si des recherches ont montré par le passé que les plantes d’intérieur sont capables de filtrer certains polluants de l’air intérieur, notamment une recherche de la NASA à laquelle il est souvent fait référence, d’autres études suggèrent que, si les plantes offrent d’autres bienfaits pour la santé, elles ne sont peut-être pas aussi efficaces qu’on a pu le penser pour purifier l’air.

Luz Claudio, chercheur et professeur titulaire à l’école de médecine Icahn du Mont Sinaï, à New York, a revu la plupart des études actuelles et passées qui concluent de manière formelle que, dans des conditions de laboratoire, les plantes sont capables d’éliminer les COV et les toxines de l’air.

Cependant, dans le monde réel, l’installation de quelques plantes vertes ne suffit peut-être pas à purifier l’air, et il n’existe en tous cas pas de preuves scientifiques solides qui le démontrent.

La plupart des études ont utilisé des plantes d’intérieur placées dans des environnements clos, mais n’ont pas étendu les recherches aux conditions dans lesquelles elles pouvaient être utilisées dans les maisons.

Stanley Kays, professeur émérite d’horticulture à l’Université de Géorgie, a co-rédigé une étude sur la capacité de 28 plantes ornementales, couramment utilisées en intérieur, à éliminer les polluants volatils de l’air intérieur, notamment le benzène et le toluène.

Les plantes ont été achetées dans le commerce, leurs racines ont été lavées, et elles ont ensuite été rempotées.

Des tests ont été réalisés en conditions de laboratoire, au cours desquels les plantes ont été placées dans des pots en verre étanches, dans lesquels les gaz ont été introduits.

Sur les 28 espèces, quatre présentaient une capacité d’élimination supérieure aux autres, pour chacun des polluants testés. Il s’agissait des plantes suivantes :

  • L’hemigraphis alternata (lierre rouge)
  • L’hedera helix (lierre grimpant)
  • L’hoya carnosa (la fleur de porcelaine, ou fleur de cire)
  • L’asparagus densiflorus (asparagus de Sprenger)

L’air intérieur peut être plus pollué que l’air extérieur

L’amendement de la loi sur la qualité de l’air (‘Clean Air Act’) a été adopté en 1990, et il fait autorité en matière de contrôle de la pollution de l’air. La législation a ainsi modifié le fondement juridique qu’offraient de précédentes lois sur la qualité de l’air, adoptées en 1963 et 1970.

L’amendement portait notamment sur les pluies acides et les polluants toxiques qui affectent la couche d’ozone.

En application de la loi, des réductions massives des émissions de gaz ont été imposées, et l’utilisation de trois principaux contributeurs chimiques à l’appauvrissement de la couche d’ozone, a été progressivement abandonnée.

Le New Yorker rapporte que depuis les années 1970, les émissions de nombreux gaz ont diminué de 50 %, et le nombre de particules de 80 %.

C’est une victoire importante, mais la réalité, c’est que la majorité des américains passent 90 % de leur temps en intérieur.

Malheureusement, les personnes les plus vulnérables aux effets nocifs de la pollution atmosphérique, notamment les personnes âgées, celles qui souffrent de maladies cardiovasculaires ou respiratoires, et les jeunes enfants, ont tendance à passer encore plus de temps à l’intérieur.

Au cours des dernières décennies, la construction de bâtiments éco-énergétiques a réduit la ventilation mécanique et le renouvellement de l’air, augmentant la concentration des gaz présents dans les bâtiments.

De plus, les constructeurs emploient de plus en plus de matériaux synthétiques et les propriétaires installent des moquettes et emploient des produits de soins corporels et des matériaux qui dégagent des émanations toxiques.

Les nettoyants ménagers, les peintures et les colles, et même les appareils électroniques, contribuent à la mauvaise qualité de l’air intérieur.

Plus rarement, des polluants de l’air extérieur pénètrent dans les bâtiments et contribuent à la mauvaise qualité de l’air, notamment des fumées toxiques provenant de cheminées, et des composés volatils émis par les moteurs à combustion. Cependant, contrairement à l’air extérieur, la qualité de l’air intérieur est très peu réglementée.

Faire la cuisine et le ménage influe sur la qualité de votre air intérieur

Ce n’est qu’après le 11 septembre que les recherches sur la qualité de l’air intérieur ont commencé à attirer des financements. L’un de ces programmes soutient la recherche sur les systèmes de filtration CVC, destinés à détecter les armes biologiques.

La biochimiste Paula Olsiewski a compris que le manque total de connaissance des conditions ambiantes d’un bâtiment placerait les premiers intervenants et les autres secours dans une position difficile s’ils ne pouvaient pas détecter une menace biologique.

Les spécialistes dans ce domaine étant peu nombreux, elle a formé une équipe de 20 groupes de recherche provenant de 13 universités, et a lancé le programme HOMEChem (pour ‘House Observations of Microbial and Environmental Chemistry’, observation dans les logements de la chimie bactérienne et environnementale).

L’expérience HOMEChem, au cours de laquelle les chercheurs ont tenté d’identifier les aspects les plus cruciaux des polluants qui dominent l’environnement intérieur, s’est déroulée en 2018.

La maison test était un logement préfabriqué de 110 m2, construit en 2006 sur le campus de l’université du Texas. Les scientifiques ont élaboré un programme pour reproduire des activités de la vie réelle, en faisant le ménage, la cuisine, ou simplement en se reposant.

Ils ont ainsi effectué une série d’expériences contrôlées, au cours desquelles ils ont utilisé des instruments de pointe pour mesurer la qualité de l’air.

Ils ont constaté au début de l’expérience que les instruments, qui avaient été conçus pour effectuer des mesures à l’extérieur, devaient être recalibrés pour mesurer les concentrations plus élevées de l’intérieur.

Les données ont révélé que le fait de faire la cuisine, le ménage, ou simplement de se trouver dans la maison, produisait des émissions.

Les problèmes de santé associés à la pollution de l’air intérieur

L’impact de la pollution de l’air intérieur est significatif, et n’est peut-être pas encore pleinement mesuré.

Les chercheurs ont constaté qu’il n’est pas nécessaire d’être malade pour ressentir les effets de l’air pollué à court terme, notamment une irritation des voies respiratoires et des difficultés à respirer. Les effets sur votre santé dépendent du type de polluant, de sa concentration et de la durée de votre exposition.

Les jours de forte pollution atmosphérique, que vous soyez à l’intérieur ou à l’extérieur, toute maladie cardiovasculaire ou respiratoire risque de s’aggraver, et le cœur et les poumons subissent un stress supplémentaire.

Une exposition sur le long terme à l’air pollué risque d’accélérer le vieillissement de vos poumons de façon permanente, de réduire votre capacité pulmonaire, et d’exacerber ou d’entrainer le développement de maladies telles qu’asthme, emphysème et bronchite.

Les personnes les plus exposées sont celles qui ont des antécédents médicaux de maladies cardiovasculaires, d’asthme, d’emphysème ou de maladie pulmonaire obstructive. Les femmes enceintes, les personnes âgées et les enfants de moins de 14 ans sont également particulièrement vulnérables.

En 2013, l’Organisation Mondiale de la Santé a classé la pollution de l’air atmosphérique comme cancérigène pour l’homme. À mesure que les chercheurs avancent dans leurs découvertes, la classification de l’air intérieur pourrait-elle être à la traine ?

L’Environmental Defense Fund (Fond de défense de l’environnement) rapporte que la pollution atmosphérique est responsable de 6,4 millions de décès par an, dont 600.000 enfants.

Les données indiquent que la pollution atmosphérique est également liée à une augmentation du risque de démence, de diabète et d’autisme.

Les bienfaits des plantes d’intérieur

Si leur effet bénéfique sur la pollution de l’air intérieur est sans doute moins significatif que ce que l’on pensait, les plantes d’intérieur présentent néanmoins d’autres avantages.

Nul besoin d’être psychologue pour comprendre que les plantes vivantes sont décoratives. Cependant, installer des plantes vertes dans votre intérieur vous apportera bien plus encore.

D’après une étude publiée dans la revue d’Anthropologie Physiologique, interagir activement avec les plantes, en les sentant ou en les touchant par exemple, peut réduire le stress psychologique et physiologique.

Si une promenade dans un parc peut avoir le même effet, la plupart des gens passant beaucoup de temps à l’intérieur, adopter des plantes peut être bénéfique.

Les plantes agissent également comme des humidificateurs naturels, car leurs feuilles dégagent de l’humidité. Cependant, si vous avez des enfants ou des animaux de compagnie, veillez à ce que les plantes que vous installez chez vous ne présentent pas de danger.

Au cours d’une étude, les chercheurs ont constaté que les plantes en pot et les fleurs placées dans votre environnement de travail peuvent améliorer sensiblement votre créativité et vos capacités à résoudre les problèmes, et amélioreraient la concentration et le sentiment de bien-être au travail de 47 %.

Conseils pour réduire la pollution de votre air intérieur

Bien qu’il existe de nombreux polluants intérieurs potentiels, il y a plusieurs mesures à prendre pour réduire la pollution de l’air dans votre maison, et réduire les risques pour la santé.

Ouvrez les fenêtres — L’une des façons les plus simples de réduire la pollution dans votre maison, c’est d’ouvrir les fenêtres et de laisser entrer un peu d’air frais. La plupart des logements étant bien isolés, ouvrir les fenêtres, ne serait-ce que 15 minutes par jour, peut améliorer la qualité de l’air que vous respirez.

Installer une VMC est un autre moyen de faire entrer de l’air frais dans la maison et de réduire les coûts de climatisation. Installez des aérations dans la salle de bain et la cuisine pour débarrasser ces pièces des polluants.

Envisagez d’installer un ventilateur récupérateur de chaleur (VRC) — La plupart des maisons récentes étant parfaitement isolées et donc plus économes en énergie, il est parfois difficile d’y renouveler l’air. Certains constructeurs installent aujourd’hui des VRC pour aider à prévenir la condensation et l’apparition de moisissures, et améliorer la qualité de l’air intérieur.

Si vous ne pouvez pas vous permettre d’installer un VRC, ouvrez vos fenêtres et ouvrez les ventilations de la salle de bain et de la cuisine pour renouveler l’air de votre maison. Une aération de 15 à 20 minutes par jour suffit, à pratiquer été comme hiver, au moment où la température extérieure est la plus proche de la température intérieure.

Cela vous coûtera peut-être un supplément d’électricité, mais les bénéfices pour votre santé en valent la peine.

Appareils ménagers utilisant des combustibles — Des poêles et radiateurs à gaz, chaudières, chauffe-eau, chauffages d’appoint, adoucisseurs d’eau et autres fonctionnant avec un combustible, peuvent occasionner des fuites de monoxyde de carbone et de dioxyde d’azote s’ils sont mal entretenus.
Maintenez l’humidité intérieure en-dessous de 50 % — Les moisissures se développent dans des environnements humides. Utilisez un déshumidificateur et un climatiseur pour maintenir un taux d’humidité inférieur à 50%. Nettoyez régulièrement les appareils afin qu’ils ne soient pas une source de pollution.
Ne fumez pas à l’intérieur — Demandez aux fumeurs de fumer dehors. La fumée secondaire des cigarettes, pipes et cigares contient plus de 200 substances chimiques cancérigènes connues, qui mettent votre santé en danger.
N’utilisez pas de bougies parfumées, désodorisants d’intérieur ni produits ménagers toxiques — Les bougies et désodorisants d’intérieur dégagent de dangereux COV. Sortez plutôt les poubelles aussi souvent que nécessaire et ne laissez pas de linge sale trainer dans les chambres et les pièces à vivre.

Utilisez des produits moins dangereux pour faire le ménage, comme du vinaigre blanc et du bicarbonate de soude, et ajoutez-y des huiles essentielles pour parfumer votre intérieur.

Testez la présence éventuelle de radon — Le radon est un gaz incolore et inodore associé au cancer du poumon. Il peut être ‘piégé’ sous votre maison pendant la construction et avec le temps, il peut pénétrer dans votre système d’aération.

Les kits de mesure de radon sont une façon rapide et économique de déterminer si vous courrez un risque.

Nettoyez les conduits d’aération et changez les filtres — Les conduits d’aération de vos unités de climatisation réversible peuvent être une source de pollution pour votre maison.

En cas de développement de moisissures, d’accumulation de poussière et de débris ou si les conduits sont envahis par des parasites, faites appel à un professionnel pour les faire nettoyer. Changez les filtres de votre chaudière tous les trois mois, ou plus souvent s’ils sont sales.

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