Coca-Cola demande la révision de la directive sur l’enrichissement des aliments

La société Merisant a lancé fin janvier 2019 un nouvel édulcorant sans calories, baptisé Sugarly Sweet et disponible uniquement sur Amazon, et a également créé une toute nouvelle gamme d’édulcorants artificiels enrichis en vitamines et en minéraux.

Les édulcorants enrichis sont vendus sous la marque ‘Equal Plus’ et sont disponibles en trois versions : vitamine C et zinc, vitamines B3, B5 et B12, ou vitamines C et E.

Les produits sont présentés comme étant de « bonne sources » de ces nutriments, un seul sachet apportant 10 % de l’apport journalier recommandé de ces vitamines et minéraux. Il ne s’agit pourtant clairement que d’une stratégie marketing.

Dans le même ordre d’idée, la société Coca-Cola demande aujourd’hui l’autorisation d’ajouter des vitamines dans différentes boissons de sa gamme, mais ne vous y trompez pas : les enrichir en vitamines et minéraux ne change en rien les effets néfastes de ces produits sur votre santé, qu’il s’agisse d’édulcorants artificiels ou de boissons sucrées.

 

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Coca-Cola demande à la FDA d’alléger la directive sur l’enrichissement des aliments

Depuis des dizaines d’années, l’Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux combat « l’ajout systématique de nutriments dans les aliments », y compris et en particulier s’agissant des « aliments de type snack tels que les bonbons et les boissons gazeuses. »

La société Coca-Cola pousse aujourd’hui la FDA à alléger la « jelly bean rule » (une directive qui doit son nom au fait que les fabricants ne sont pas autorisés à enrichir des bonbons tels que les ‘jelly beans’ (bonbons dragéifiés) dans le but de leur associer une allégation de santé). L’objectif de cette directive de la FDA est assez évident. Elle a pour but d’empêcher les fabricants de boissons et produits alimentaires de commercialiser de la malbouffe en la présentant comme étant bonne pour la santé.

Dans un article rédigé pour le site FOOD Navigator-USA, publié le 24 octobre 2018, l’éditrice Elaine Watson indiquait que la société Coca-Cola avait demandé à la FDA d’actualiser sa politique en matière d’enrichissement des aliments, « afin de refléter les changements d’habitudes alimentaires des consommateurs et les innovations du marché ».

D’après Coca-Cola, la directive ‘jelly bean’ entrave la « capacité de l’entreprise à innover et à proposer de nouvelles boissons gazeuses telles que des eaux, thés et jus de fruits ». Le but principal de cette demande, d’après Coca-Cola, est d’enrichir les boissons gazeuses et non d’ajouter des vitamines dans les sodas, snacks ou boissons contenant « des quantités significatives de sucre ajouté ».

Notons que Coca-Cola commercialise déjà la ‘Vitaminwater’ qui, comme son nom l’indique, est une eau enrichie – pleine de sucre ajouté. Ainsi que le souligne Marion Nestle dans un post publié en juillet sur le site Food Politics :

« Certaines eaux vitaminées contiennent autant de sucre que le Coca-Cola. Elles portent des étiquettes qui indiquent leurs valeurs nutritives et sont commercialisées comme des aliments, et violent d’après moi la ‘jelly bean rule’. La FDA n’a rien fait à leur propos, alors qu’il s’agit pourtant d’eaux sucrées enrichies en vitamines. Si vous savez pourquoi, je serais curieuse de le savoir. »

En effet, la seule différence entre la ‘Vitaminwater’ et les autres types de boissons que Coca-Cola demande d’être autorisée à enrichir, c’est la gazéification. Les boissons gazeuses « peuvent être bénéfique dans l’alimentation des individus, nous recommandons donc que la FDA reconnaisse que la simple gazéification ne doit pas interdire la vente d’un produit en vertu de la directive sur l’enrichissement des aliments », a déclaré la société Coca-Cola à la FDA.

L’entreprise demande également à la FDA d’élargir les paramètres en matière d’allégations relatives aux propriétés antioxydantes. À ce jour, les allégations relatives aux propriétés antioxydantes ne sont valables que pour les produits pour lesquels il existe des valeurs journalières établies. Coca-Cola voudrait que l’agence élargisse cette règle afin d’y inclure des substances qui possèdent « une activité antioxydante prouvée, pour lesquelles aucune valeur journalière recommandée n’a été établie. »

La dernière mode : la malbouffe fonctionnelle

Les fabricants de bonbons essayent également d’enrichir sournoisement leurs bonbons en nutriments, afin de faire passer leurs sucreries pour des aliments sains. Marion Nestle donne dans un post publié en juin 2018 plusieurs exemples de fabricants de bonbons qui suivent l’exemple de la stratégie marketing employée pour les ‘snacks’. Parmi eux :

  • Les produits chocolatés de la société Rainmaker, qui contiennent des noisettes et des protéines, des ingrédients « fonctionnels » qui « boostent l’énergie des consommateurs »
  • La société Supertreats, qui fabrique une imitation de chocolat à base de poudre de caroube et « de super-ingrédients très peu transformés tels que des graines de chia et des myrtilles, qui apportent un coup de fouet nutritionnel »
  • Le chewing gum aux multivitamines de la société Get More : censé vous apporter 25 % des apports journaliers recommandés de 10 vitamines, après 20 minutes de mastication

Il y a aussi les oursons gélifiés vitaminés, un mélange alléchant de bonbon et de vitamines, commercialisé à l’attention des enfants et des adultes. Comme le souligne Marion Nestle, les bonbons vitaminés ont réussi à contourner la directive ‘jelly bean’ de la FDA car ils sont commercialisés comme suppléments alimentaires et non comme bonbons, bien qu’on puisse raisonnablement dire qu’ils sont les deux à la fois. Ces bonbons vitaminés sont-ils cependant vraiment ce qu’ils prétendent être ? En bref, non. Il y a plusieurs bonnes raisons de les éviter, au même titre que les bonbons.

Pourquoi éviter les bonbons vitaminés

Tout d’abord, à moins qu’il ne soit spécifié qu’ils contiennent des nutriments provenant d’aliments entiers, ces produits contiennent probablement des vitamines et/ou minéraux synthétiques, dont un bon nombre sont connus pour être moins efficaces et, pour certains, pour faire plus de mal que de bien. Ils contiennent également des sucres ajoutés, que l’on peut clairement qualifier d’ennemis n°1 de la santé. Voici ce qu’a déclaré Jillian Kubala, diététicienne, au site Popsugar :

« Le sucre ajouté doit être réduit au minimum dans toute alimentation saine, et manger quelques bonbons vitaminés sucrés dans la journée peut faire grimper la note. Certains bonbons vitaminés contiennent d’ailleurs près d’une cuillère à café de sucre ajouté pour deux portions. Certains contiennent également des sucres-alcools, comme du sorbitol, qui peuvent provoquer des troubles digestifs chez certaines personnes. »

Voici d’autres inconvénients et problèmes couramment associés aux bonbons multivitaminés :

Leur teneur en nutriments est incertaine — Selon la société Consumer Lab, qui effectue des analyses indépendantes pour contrôler la qualité des produits nutritionnels, il est courant que les bonbons multivitaminés ne contiennent pas les quantités de nutriments qu’ils affichent.

Les impuretés — La société Consumer Lab indique également que les bonbons multivitaminés renferment souvent des impuretés, et souligne que les « vitamines de type bonbons posent systématiquement plus de problèmes que les formes traditionnelles, telles que les comprimés et les gélules. »

Des arômes, colorants alimentaires, conservateurs et additifs artificiels qui peuvent également faire plus de mal que de bien. Ils ne sont certainement pas indispensables pour être en bonne santé, et nombre d’entre eux sont associés à des troubles du comportement et à d’autres affections chez les enfants.

Les risques de surdosage — La ressemblance indéniable des bonbons vitaminés avec de simples bonbons peut également facilement entrainer des surdosages et une toxicité. Ainsi que le souligne Jillian Kubala :

« Contrairement aux vitamines hydrosolubles, les vitamines liposolubles (A, D, E et K) sont stockées dans l’organisme et, consommées en excès, elles peuvent être toxiques. Certains minéraux, tels que le fer, peuvent également être toxiques en cas de consommation excessive. »

Méfiez vous des friandises ‘aux fruits’

Les friandises aux fruits font également partie des en-cas résolument malsains, prétendument bons pour la santé. Les produits ‘Fruit Roll-Ups’, ‘Fruit by the Foot’, et ‘Fruit Shapes’ de la société General Mill’s, ainsi que les friandises aromatisées aux fruits des société Gusher et Kellog’s, en sont des exemples. L’idée semble bonne – un substitut de fruit n’est-il pas meilleur pour la santé qu’une barre chocolatée ? En réalité, c’est la même chose.

Qu’ils soient fabriqués à base de sirop de glucose fructose, ou de jus de fruit concentré, le résultat est le même : ils contiennent principalement du sucre. De plus, contrairement aux vrais fruits, ces friandises sont également bourrées d’arômes et de colorants artificiels. Comme l’indique le Center for Science in the Public Interest (CSPI – Centre pour la science dans l’intérêt public), « Si vous comparez les listes d’ingrédients, les en-cas aux fruits sont plus proches de bonbons tels que les jelly beans ou les oursons gélifiés, que des fruits. »

Le CSPI cite comme exemple les ‘Graduate Fruit Strips’, de la société Gerber, censés contenir une portion complète de fruit par barre. En réalité, une barre ne contient que 1% de fruits rouges. « Le principal ingrédient à base de fruit de ces friandises est de la compote de pomme séchée, en d’autres termes ‘du fructose concentré’ », explique le CSPI.

Ne vous laissez pas berner par la malbouffe fonctionnelle

Au final, les boissons et aliments transformés n’égaleront jamais les vrais aliments et l’eau pure, et en règle générale, si un produit fait l’objet d’une importante publicité, vous pouvez être à peu près certain qu’il n’est pas sain.

Les aliments transformés sont conçus pour être mangés rapidement, sur le pouce et souvent en quantités importantes, et addictives. En consommant ce type d’aliments, vous satisferez peut-être une envie, mais vous n’aurez pas reçu les vitamines et minéraux, les enzymes vivantes et micronutriments, les bonnes graisses ou les protéines de bonne qualité dont votre organisme a besoin pour fonctionner, mais aussi pour se développer.

Le cancer, les maladies cardiovasculaires, l’obésité, le diabète — tous ces fléaux modernes dûs en partie à l’alimentation, se développent et croissent chaque année en nombre et en gravité. Les statistiques parlent d’elles-mêmes, et révèlent que ces soi-disant aliments « fonctionnels » ne fonctionnent pas.

Il est illusoire de penser que des bonbons, de la malbouffe et des en-cas industriels puissent être bons pour la santé simplement parce qu’ils contiennent quelques nutriments synthétiques. Vos yeux peuvent être trompés par des allégations figurant sur des étiquettes, mais votre organisme fera la différence.

Je le répète, encore et encore, les études montrent que les aliments transformés et les boissons sucrées favorisent les maladies chroniques et réduisent l’espérance de vie. L’enrichissement des aliments n’y change rien. Il ne s’agit que d’une stratégie marketing destinée à augmenter les ventes, ne vous laissez pas berner.

Si vous voulez vraiment manger sainement, il faut consacrer au moins 90 % de votre budget alimentaire à l’achat de vrais aliments entiers (idéalement bio) : des fruits, des légumes, des viandes nourries à l’herbe, de bonnes matières grasses, des noix et des graines, et beaucoup d’eau pure.

Si vous voulez la parfumer, ajoutez-y simplement un train de jus de citron ou de citron vert, qui ne nuira en rien aux qualités bienfaisantes de l’eau.

 

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EN BREF

  • La société Coca-Cola demande l’autorisation d’ajouter des vitamines dans différentes boissons de sa gamme, mais les enrichir en vitamines et minéraux ne change en rien les effets néfastes des boissons sucrées
  • Coca-Cola demande également à la FDA d’élargir les paramètres en matière d’allégations relatives aux propriétés antioxydantes. À ce jour, les allégations relatives aux propriétés antioxydantes ne sont valables que pour les produits pour lesquels il existe des valeurs journalières établies. Coca-Cola veut élargir cette règle afin d’y inclure des substances pour lesquelles aucune valeur journalière recommandée n’a été établie
  • Les oursons en gélatine vitaminés ont contourné la directive d’enrichissement des aliments de la FDA car ils sont commercialisés comme suppléments alimentaires et non comme bonbons, bien qu’on puisse raisonnablement dire qu’ils sont les deux à la fois
  • Les bonbons vitaminés doivent être évités pour plusieurs raisons : ils sont riches en sucre, leur teneur en nutriments est incertaine, ils sont plus souvent contaminés par des impuretés que les autres suppléments, contiennent des arômes, colorants, conservateurs et additifs artificiels, et présentent un risque de surdosage du fait de leur aspect de bonbon
  • Les bonbons gélifiés aux fruits sont un parfait exemple de friandise malsaine prétendument bonne pour la santé. Qu’ils soient fabriqués à base de sirop de glucose fructose ou de jus de fruit concentré, ils contiennent principalement du sucre, et contrairement aux vrais fruits, ces friandises sont bourrées d’arômes et de colorants artificiels

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